OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Le déclin de Wikipedia ? http://owni.fr/2010/03/23/le-declin-de-wikipedia/ http://owni.fr/2010/03/23/le-declin-de-wikipedia/#comments Tue, 23 Mar 2010 17:15:37 +0000 J-S. Beuscart http://owni.fr/?p=10701 Les frenchies du South By SouthWest continuent leur exploration des arcanes du festival texan. Cet article s’interroge sur la pérennité du modèle de Wikipedia et analyse les raisons du déclin du nombre des contributeurs de l’encyclopédie en ligne.

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Titre original : Wikipedia peut-il survivre au déclin du nombre de ses contributeurs

Wikipedia est l’exemple paradigmatique de l’efficacité de la coopération décentralisée, ou de la « sagesse des foules ». Sa dynamique collaborative a produit en quelques années une encyclopédie très complète, à la fois riche et pertinente. Andrew Lih, professeur de journalisme à Berkeley et auteur de The Wikipedia Revolution, explique qu’il avait l’habitude de commencer ses conférences sur le sujet en créant une erreur volontaire sur une page ; à la fin de la conférence, l’erreur était corrigée – et la démonstration de l’efficacité du système était faite.

Mais depuis quelques temps, ce petit trick ne marche plus à tous les coups. Plus généralement, la communauté a constaté une diminution de la participation : le nombre de contributions est en baisse depuis fin 2007, et l’encyclopédie aurait perdu jusqu’à 50 000 éditeurs durant l’année 2009. Dans sa présentation, Andrew Lih s’est proposé d’expliquer ce déclin, et de deviner s’il menace réellement le futur de Wikipedia. Le propos était extrêmement riche et précis, on peut tenter de le résumer en deux grands arguments.

Tout d’abord, contribuer à Wikipedia est devenu de plus en plus compliqué, techniquement et socialement. Dans les premiers temps glorieux, il n’y avait que trois règles : NPOV (neutralité du point de vue), AGF (assume good faith), IAR (ignore all rules – just write).

Au fur et a mesure de la croissance, de nombreuses nouvelles règles sont venues organiser la coopération (Andrew Lih en identifie 4 générations), si bien que débattre lors de conflits d’édition est devenu aussi compliqué que construire un argumentaire juridique.

Parallèlement, la communauté est devenue moins ouverte : pour devenir administrateur, vous devez passer un certain nombre de questionnaires et de tests ; et les pratiques de deletionism (la suppression rapide d’articles jugés en dessous d’un certain standard) ont tendance à refroidir les bonnes volontés. Enfin, la complexité technique de l’édition s’est accrue, pour ressembler de plus en plus à du code, et de moins en moins à de l’écriture.

Andrew Lih a diffusé quelques films issus de recherches d’utilisabilité, montrant des utilisateurs ordinaires à qui on demande de faire une modification simple, et qui s’en avèrent incapables. La communauté Wikipedia est consciente de ce problème, et a essayé de simplifier la syntaxe, sans succès. Certains outils WISWYG, comme wikia, vont également dans ce sens.

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D’un autre côté, ce déclin des contributions provient sans doute aussi du fait qu’il y a tout simplement moins de choses à écrire. Si l’on considère, un peu schématiquement, le savoir humain comme un stock qui croît régulièrement, on peut considérer les premiers temps du développement de Wikipédia comme un temps de rattrapage, qui nécessite un très grand nombre de contributions et de contributeurs. Une fois que le stock a été constitué, il est normal que le rythme se ralentisse, pour épouser le rythme de croissance du savoir humain.

En combinant ces deux explications, le chercheur a dessiné deux grands scénarios d’évolution de Wikipédia. Soit celui d’un déclin en qualité, ou d’une vulnérabilité plus grande au spam, du fait d’un nombre insuffisant de gardiens et de correcteurs ; soit celui de la constitution d’une élite de contributeurs-réviseurs, relativement fermée, qui se traduirait à la fois par une augmentation de la qualité et une diminution de la réactivité.
Wait and see…

> Article initialement publié sur French XSW

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#fxsw: les frenchies aux South By Southwest http://owni.fr/2010/03/15/fxsw-les-frenchies-aux-south-by-southwest/ http://owni.fr/2010/03/15/fxsw-les-frenchies-aux-south-by-southwest/#comments Mon, 15 Mar 2010 10:39:01 +0000 J-S. Beuscart http://owni.fr/?p=10050 Un groupe de veilleurs français, issus pour la plupart d’entreprises et de réseaux amis (La Cantine, Bearstech, OrangeLabs…), se font et nous font plaisir en suivant l’un des festivals majeurs de l’univers du web : le South By Southwest. Plusieurs articles sont déjà publiés sur leur blog, celui que nous vous proposons présente le festival.

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South by SouthWest (SXSW), c’est la combinaison de trois festivals, Web, musique et cinéma, durant 10 jours, à Austin, au cœur du Texas. Je m’y rends pour la première fois, avec des attentes à la hauteur de la réputation de l’événement.

Le festival Web (dit « interactive ») est l’un des plus gros regroupements annuels des acteurs du web, tout particulièrement du web 2.0 ou « social ». Pendant 5 jours, plus de 400 conférences et discussions auscultent le présent et le futur du web. Des entreprises, des consultants, des universitaires, imaginent l’évolution des multiples facettes de notre vie en ligne, depuis la consommation jusqu’à la religion, en passant pas la sociabilité, la sexualité, le divertissement, l’humour, la politique, etc.

Le format des conférences évite tant le côté « salon » des grands événements marketing où les entreprises viennent vendre leurs produits, que l’aspect parfois élitiste des conférences purement universitaires. Le festival connaît un succès croissant, et a accueilli près de 10 000 participants l’année dernière, contre 5000 en 2007. C’est le but premier de mon voyage.

Le festival musique est le plus ancien. Créé en 1987, il est devenu aujourd’hui l’un des principaux rendez-vous de la musique indépendante américaine. Plusieurs centaines de groupes sur 8 scènes différentes au programme officiel, auxquels il faut ajouter les concerts du off, au moins aussi nombreux. Des conférences et panel, similaires à ceux du festival « interactive », cogitent pendant ce temps sur le futur de la musique, en se demandant par exemple comment on écoutera de la musique en 2020 ou comment réconcilier les gens avec l’industrie du disque.


Se greffe à tout ça un festival de cinéma indépendant,
dont les projections s’étalent  sur dix jours, avec remise des prix à la fin comme il se doit.

D’après ce que j’en ai lu, d’autres facteurs contribuent à faire de SXSW un événement particulièrement agréable. Tout d’abord, de très nombreuses parties sont organisées tous les soirs, sponsorisées par les boîtes high-tech, et c’est une loi sociologique intangible que la bière gratuite favorise le networking, les rencontres et la créativité.

Ensuite, c’est le printemps à Austin, il fait doux et les arbres sont en fleur, ce qui ne gâche rien. Enfin, Austin a beau être située au Texas, patrie de la dynastie Bush, c’est plutôt une enclave « libérale » (i.e. de gauche) dans un état ultra-conservateur, la seule ville de tout le lone-star-state où l’on peut apercevoir les autocollants « f**k bush » et « no war in Irak », si répandus en Californie et sur la côte Est. Autrement dit, c’est plutôt l’Amérique que les Français aiment.

Voilà du moins ce que j’en ai lu ou ce qu’on m’a raconté. Ne reste plus qu’à aller vérifier. Décollage jeudi, 9h35.

[MAJ] Une interview d’Eric Scherer, qui fait le bilan de ces premiers jours de festival, a été publié en fin de journée: Enjoy !

> Retrouvez l’article orignial et les différents compte-rendu sur FXSW

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