OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Internet et l’Egypte: qui contrôle qui? http://owni.fr/2011/02/11/internet-et-legypte-qui-controle-qui/ http://owni.fr/2011/02/11/internet-et-legypte-qui-controle-qui/#comments Fri, 11 Feb 2011 10:47:10 +0000 Martin Lessard http://owni.fr/?p=46042 En écoutant ce matin (ndlr : 4 février) Thierry Garcin aux Enjeux internationaux sur France Culture parler avec son invité d’Internet comme «d’un instrument de puissance géopolitique» et du besoin de sa maîtrise par les puissances internationales, ça a titillé mon oreille au moment même où je lisais Christian Rioux dans le Devoir écrire sur les déboires de l’Égypte en minimisant, inversement, l’impact d’Internet. Je me suis dit que mon « multitasking » matinal sur les « médias trads » n’était pas si improductif finalement.

À la radio, on y disait que “le contrôle d’internet est aussi important que les guerres commerciales et coloniales du 19e siècle” (dixit l’invité, Laurent Bloch, directeur des Systèmes d’information de Paris-Dauphine).

Certains Etats trouvent ça insupportable, mais n’y peuvent rien (il cite une Europe impuissante devant les Américains qui fabriquent à la fois les logiciels et les matériels qui font marcher Internet). D’autres aussi trouvent ça insupportable, mais interviennent pour changer la situation (il cite la Chine qui s’est coupée carrément d’Internet avec un système parallèle de noms de domaines, un “annuaire” d’adresses internet «sinisé»).

La rivalité, maintenant au grand jour, entre la Chine et les États-Unis dans ce domaine, a été ensuite le sujet du reste de l’interview radiophonique (disponible en baladodiffusion pendant quelque temps, ici). Les attaques, organisées, secrètes ou mafieuses, ne sont pas différentes des actes de pirateries en haute mer sur les voies de communication au temps où l’Empire britannique contrôlait les océans.

Puissance à double tranchant

Internet est bel et bien une arme stratégique, et commerciale.  Récemment on en voit les traces notamment avec WikiLeaks et la révolution verte en Iran qui ont consacré Twitter comme arme politique de Washington. (Lire mes billets Ligne de démarcation pour comprendre l’assaut étatique contre WikiLeaks et Twitter entre dans l’armement stratégique américain, pour les implications politiques dans les médias sociaux).

Que l’Égypte ait coupé Internet il y a quelques jours pour contrecarrer les manifestations en cours démontre probablement la puissance, à double tranchant, d’Internet. Dans ce cas-ci, il s’agit d’une « affaire intérieure » et touche principalement la communication et le transfert d’information.

Est-ce que je me trompe, mais n’est-ce pas là la première fois de l’histoire qu’un gouvernement «débranche son peuple» ?

En ouvrant le journal ce matin (ndlr : 4 février), on peut être surpris (?) de lire de la plume de Christian Rioux, dans sa colonne au Devoir :

S’il fallait en croire certains, sans Facebook et Twitter, il n’y aurait jamais eu de soulèvement en Tunisie et en Égypte. En a-t-on assez lu de ces reportages jovialistes décrivant une jeunesse arabe mondialisée qui passerait ses longues journées à gazouiller sur ces nouveaux médias prétendument «sociaux»?

Non pas que les médias socionumériques soit au coeur de la révolution (à ce que je sache, il y a de vraies matraques qui cabossent des vraies têtes), mais, avec les autres canaux plus traditionnels, ces nouveaux médias participent à propager le «mème» de la révolution sur les terreaux fertiles.

Quand un média socionumérique peut transmettre un «mème» révolutionnaire, c’est qu’il y a une ligne de fracture déjà existante pour s’y infiltrer. Le filtrage social permet à petite dose de confirmer un sentiment que l’on a et que l’on ne pensait pas partager. Une vidéo, des écrits, un podcast, diffusent des visions du monde non filtrées (avec tout ce que cela peut aussi comporter comme risque), des contenus souvent alternatifs aux visions «officielles», ou, du moins, «dominantes» dans les canaux traditionnels. En général, ces messages proviennent de gens de confiance : des proches dans son réseau social.

Réseaux sociaux médiateurs

Le journaliste s’étonne: «C’est à se demander comment, malgré le black-out qui s’est abattu sur Internet pendant cinq jours, deux millions d’Égyptiens ont quand même trouvé le moyen de se donner rendez-vous sur la place Tahrir cette semaine», histoire de bien remettre à sa place Internet, comme il aime le faire régulièrement (lire mes billets sur ses épidémies blogueuses).

Mais voilà, c’est qu’on ne peut pas facilement éteindre internet: des solutions de contournement variées ont été mises en place (via ZDNet.fr). Mais si on voit plutôt Internet et les réseaux sociaux comme une étincelle qui met le feu aux poudres (comme je le pense), cette même étincelle ne peut plus grand-chose une fois l’incendie allumée.

Comme je l’écrivais cette semaine “Tunisie, Égypte, Algérie, Yémen, Jordanie, tout s’embrase, via les technologies de l’information. Télé, radio, internet”. Mais ce qui y circule c’est l’information. Or ce sont les hommes qui font la révolution dans la rue. Les réseaux sociaux sont comme un déclencheur (ou un «médiateur»). Les racines de toutes révolutions doivent être ancrées plus loin dans la chaire de la vie que sur le simple fait d’une émotion épidermique d’un acte de communication.

Vers le dépassement des nations ?

Il y a tout de même le besoin du pouvoir en place d’envoyer ces casseurs mater du jeune révolutionnaire dans la rue pour les disperser et même attaquer et effrayer les journalistes jusque dans leur voiture pour qu’ils ne soient plus témoins. Resteront probablement les réseaux sociaux pour garder un tant soit peu le contact avec l’extérieur, probablement pendant un certain temps. Et probablement ensuite noyés par de la contre-information et l’indifférence.

S’il faut rassurer M. Rioux, Internet ne fera pas la révolution à la place des gens (il a raison). Mais il est bon de souligner qu’un nouvel outil s’est rajouté dans les mains des peuples et ce qu’ils peuvent en faire pourrait potentiellement dépasser même les nations, pour reprendre le thème de mon billet récent. (D’ici là, cet outil nouveau peut servir de coordination décentralisée pour les manifestants…)

Tiens, en parlant de «dépassement des nations», l’invité de Thierry Garcin a écrit en janvier dernier

L’Internet [est] en rupture radicale avec la structure nationale moderne. Précisément parce qu’il est non pas une médiation entre la Nation et le citoyen, une gêne, mais quelque chose qui s’extrait complètement de la Nation pour renvoyer à autre chose que la Nation.

Le grand schisme de l’Internet.

À lire en complément :
Pour une critique sérieuse du cyber-activisme, Doctorow répond à Morozov. Essentiel.
Does Egypt need Twitter? Où Malcolm Gladwell, qui n’est pas soupçonné d’être réfractaire à Internet, écrit dans le sérieux New Yorker que les révolutions ont existé avant Facebook.
yes, malcolm gladwell, egypt does need twitter, une réponse au précédent lien en guise d’introduction à la possibilité enfin offerte de communiquer pour se mobiliser.

>> Article initialement publié sur le blog de Martin Lessard

>> Crédits photo Flickr CC : centralasian / omarroberthamilton

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Ping ne sera pas le MySpace killer attendu (loin de là) http://owni.fr/2010/09/07/ping-ne-sera-pas-le-myspace-killer-attendu-loin-de-la/ http://owni.fr/2010/09/07/ping-ne-sera-pas-le-myspace-killer-attendu-loin-de-la/#comments Tue, 07 Sep 2010 06:30:24 +0000 Martin Lessard http://owni.fr/?p=26411 Martin Lessard, blogueur Montréalais influent entre autres choses, revient sur l’annonce de Steve jobs de l’arrivée du média social Ping lors de la keynote Apple du 1er septembre dernier.

Dans la seconde même où Steve Jobs annonçait le lancement de Ping, le nouveau «réseau social de musique» d’Apple, @Scobleizer a tweeté «Apple just killed MySpace. Totally dead now». On peut conclure deux choses: Scobleizer a (1) exprimé l’ampleur de ses attentes messianiques face à un service qu’il ne connaissait pas et (2) démontré qu’il est impossible d’avoir du recul en temps réel.

Pour le point 2, Scobleizer donne parfaitement raison aux détracteurs de la communication en «temps réel» (Virilio en tête: «L’immédiateté est le contraire de l’information») et autres annonciateurs de l’antéchrist [MàJ: Rioux: Avant d'écrire, il fallait d'abord apprendre à se taire].

Je n’aborderai pas ce sujet, le volubile Scobleizer n’étant pas à mon avis dans le paradigme journalistique des faits (modèle de véracité validé a priori) mais plus dans un modèle d’opinions probabilistes –dans le lot de ses intuitions, certaines devraient bien se réaliser (modèle de véracité a posteriori).

Ping : un service, pas un produit

Pour le point 1, quand Apple annonce un produit, inutile de dire qu’il dépasse souvent nos attentes. Mais Ping est un service et ce n’est pas la même chose. Et dans le domaine des réseaux sociaux, Apple ne fait pas figure de proue.

Ping vient avec la dernière mouture d’iTunes (v10). Apple vient y ajouter une composante permettant une sérendipidité sociale pour découvrir de nouveaux morceaux. On peut suivre ses «amis» pour connaître ce qu’ils «aiment», «commentent» ou «achètent» sur iTunes.

Erick Schonfeld de TechCrunch le décrit bien: le plus grand problème qu’il y voit est que Ping est exclusivement confiné à iTunes. «iTunes n’est pas social, il n’est même pas sur le web». Pas moyen (encore) de le relier à d’autres réseaux sociaux (ni même de copier un URL et de le partager).

Contrairement à ce que dit Wired, le web n’est pas mort et le HTML est le langage universel.

Et Apple a comme assomption que ce que vous achetez, vous l’aimez. Hum. Mon iTunes à moi est simplement un magasin en ligne pour toute ma famille. Je n’aime pas tout ce que j’y achète [MàJ: mes enfants, par contre, adorent]. Mon reçu de caisse n’est pas une pétition. Si au moins je pouvais activer le bouton «musique que j’aime» quand j’écoute, ça serait déjà une amélioration –et sémantiquement plus approprié. Le iStore n’est pas l’endroit où je me tiens en permanence [MàJ: iStore est magasin d'iTunes, un sous-menu en fait, mais qui représente un espace tout à fait différent du reste du logiciel].

Ping ne s’intéresse qu’à ce que vous faites dans le iTunes Store, pas dans vos listes. Et me retrouver comme un pusher de mp3 (un énorme bouton d’achat apparaît à côté de vos «recommandations») me laisse dubitatif… [MàJ: quand on s'inscrit à Ping, on reçoit un courriel signé «The iTunes Store Team». On ne cache pas ses couleurs]

Pas d’achat, pas de post sur votre timeline.

Eh oui, pour afficher dans mon flot de nouvelles, je dois acheter une chanson.

Bien sûr, les grands de ce monde (comme Cold Play), eux, ont droit à une «timeline» qu’ils contrôlent. Mais pas le citoyen lambda. Voilà bien un réseau social bien médiéval: les puissants ne frayent pas avec le peuple.

Ping dans iTunes est un exemple de sérendipité automatisé pour découvrir des chansons. Le «social» y est plutôt subordonné au commercial.

Apple n’est pas reconnu pour son côté social (il n’a pas de présence dans les médias sociaux comme on pourrait s’y attendre d’une grande compagnie).

C’est une compagnie de hardware et de software, et l’humain y a été modélisé a un tel point (Apple excelle dans la relation humain-machine) qu’ils ont oublié ce que c’est la relation humain-humain…

Plus de lecture: 10 things Apple can do to rescue its experiment in social networking (de Philip Elmer-DeWitt de CNN)

Article initialement publié sur Zero Seconde

Crédits photos CC Giddy’s Photo & maurymccown

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YouTube à l’assaut de votre salon http://owni.fr/2010/07/17/youtube-a-lassaut-de-votre-salon/ http://owni.fr/2010/07/17/youtube-a-lassaut-de-votre-salon/#comments Sat, 17 Jul 2010 18:49:33 +0000 Martin Lessard http://owni.fr/?p=22289 Coup sur coup. Google déploie trois innovations sur YouTube. Il possède une longueur d’avance pour maîtriser le territoire de la longue traîne des vidéos (comme Amazon possède une emprise sur la longue traîne des livres).

YouTube cherche maintenant à sortir de l’écran d’ordi et à s’installer sur les écrans de salon. Ce qui se joue ici dans cette guerre de salon, c’est qui saura apporter la vidéo à la demande. Google se positionne comme un gros joueur.

YouTube XL

C’est le site de YouTube, optimisé pour la télévision. Épurée et grossie, cette interface lancée en juin se prête mieux que l’original pour naviguer dans son salon.
> www.youtube.com/xl

Sachant que l’Américain passe en moyenne (!) cinq heures par jour devant la télé, et seulement quinze minutes par jour devant YouTube, Google espère faire monter cette moyenne.

YouTube Leanback

YouTube offre la possibilité depuis la semaine dernière de regarder un stream de vidéos, sans intervention, en plein écran. Bâti sur Flash (désolé iPad, il faudra attendre la version HTML 5), l’usager n’a qu’à cliquer sur les flèches pour sauter au prochain clip (pas de souris).
> www.youtube.com/leanback

Que ce soit devant son desktop ou branché à votre télé, vous retrouvez ainsi le plaisir de zapper, sans vous lever, du contenu vidéo. Le choix se fait selon vos préférences et les recommandations de vos contacts YouTube. (Plus d’info sur le blogue officiel de YouTube)

YouTube 4K

YouTube supporte depuis vendredi dernier les vidéos en 4K. Pour vous donner une idée de ce que cela signifie, l’écran idéal pour une projection en 4K est de 25 pieds (plus de 7 mètres et demi).

Voyez par vous-même : liste des vidéos 4K disponibles.

Le full HD (1080p) roule sur YouTube depuis le mois de décembre dernier. Le 4K offre 4096 x 2304 pixels (4 x le Full HD). Inutile de dire qu’il vous faudra avoir la bande passante et le processeur adéquat pour lire correctement le tout. (source Blogue officiel de YouTube).

Un avant-goût de Google TV

On se rappelle de l’annonce de la sortie de Google TV il y a deux mois. Les grandes chaînes télé comme le canal YouTube de votre neveu dans son sous-sol pourront être regardé dans le confort de votre salon, sur votre grand écran, sur demande.

Avec Google TV, pas de grille horaire, mais un moteur de recherche qui a fait ses preuves (« passez moins de temps à chercher, passez plus de temps à regarder »). La télé sur le web n’est pas nouvelle, mais Google et sa légendaire « simplicité » sauront plaire au grand public.

Couplé aux trois innovations, on a un bon avant-goût de ce qui nous attend.

Mais la vraie clef de la bataille, maintenant, c’est de bien l’arrimer sur les filtres sociaux (seule façon de trier la masse de contenu disponible)…

La TV sociale [Ajout du lendemain. Merci Laurent]

Avec Bazaar labs, où il a investi des billes en juin, Google a la peut-être la dernière pièce pour avoir cette télé du futur (la TV sociale).

Bazaar Labs développe une application qui permet aux usagers de partager en temps réel leurs « status » (opinions) sur les films et émissions de télé. Comme un genre de FourSquare pour vidéo, les usagers « check-in » et commente les émissions de télé (et acquiert des badges).

Trouver en temps réel ce que recommande que ta communauté est une stratégie gagnante dans la surabondance de contenu…

Billet initialement publié sur Zéro seconde ; image CC Flickr DG Jones

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Cachez ce tweet que je ne saurais voir http://owni.fr/2010/07/12/cachez-ce-tweet-que-je-ne-saurais-voir/ http://owni.fr/2010/07/12/cachez-ce-tweet-que-je-ne-saurais-voir/#comments Mon, 12 Jul 2010 08:51:48 +0000 Martin Lessard http://owni.fr/?p=21685

"Les journalistes doivent être objectifs, blah blah, blah."

Cette fois-ci, c’est un haut gradé, Octavia Nasr, senior editor à CNN, vingt ans de service, qui tombe sous les tweets pour avoir gazouillé 140 caractères de trop.

Quand le leader spirituel du Hezbollaha a trépassé, elle a écrit sur Twitter sa tristesse d’apprendre sa mort et combien elle admirait respectueusement cet homme.

@octavianasrCNN : « Sad to hear of the passing of Sayyed Mohammad Hussein Fadlallah.. One of Hezbollah’s giants I respect a lot.. #Lebanon » 3:24 AM Jul 4th via Twitter for BlackBerry [cache]

Mal lui en prit. 140 caractères qui ont été mal interprétés. Quand elle prend le temps d’en écrire 4371, le doute n’est plus permis.

Mais que s’est-il passé ? Voilà une autre victime du mythe de l’objectivité en journalisme.

L’impartialité simulée

Qu’elle ait eu sa leçon, comme elle dit, « que 140 caractères ne soient pas assez pour s’exprimer sur des sujets controversés ou sensibles, particulièrement le Proche-Orient » (source), on peut comprendre. Qu’elle soit forcée de démissionner est autre chose.

Michael Arrington, de Techcrunch, demande « more opinion in news, not less » [2010]. Plus d’opinions chez les journalistes. Plus on connaît leurs biais, moins on les suspecte (il est moins facile de soupçonner une « intention cachée » quand on connaît la position du journaliste).

David Weinberger, du Cluetrain Manifesto, a la phrase qui résume le drame « transparency is the new objectivity » [2009]. Transparence comme objectivité. La transparence offre aujourd’hui une bien meilleure prise sur la réalité que la soi-disant objectivité. Le temps où nos parents nous filtraient, le monde extérieur est terminé. On veut voir par nous même, avec les vraies couleurs.

Ignacio Ramonet écrivait dans Le Monde diplomatique [2005] : « [...] beaucoup de lecteurs préfèrent la subjectivité et la partialité assumées des [blogueurs] à la fausse objectivité et à l’impartialité hypocrite d’une certaine presse. » (source)

Je ne sais si ça sera agréable de vivre dans une société où tous les journalistes affirment leur opinion, mais la recherche de « vérité » est bien illusoire si on ne leur reconnaît pas cette possibilité.

Mythe et information

Le mythe de l’objectivité (à ne pas confondre avec le besoin de tendre vers l’objectivité) est un vernis qui craque de partout dans les vieux médias. Ce n’est pas l’information qui est de mauvaise qualité, c’est la mise en scène qui est insupportable.

La crise actuelle des médias de masse découle de l’effritement d’une croyance culturelle : une information sur un événement ne s’altérait pas tout à fait dans sa transmission. Internet a fait place à la montée de nouvelles modalités d’interprétation de la réalité.

Le mythe veut que la transmission elle-même doive être invisible afin de préserver l’adéquation de « la réalité » de l’événement quand il est transformé en information.

Ce qui émerge aujourd’hui est une exigence de « récits incarnés », ouvertement humains (donc avec des biais) et voulant aller au-delà de simples traces figées de la réalité (ce que l’objectivité tend à faire croire) : la réalité s’expérimente de multiples façons.

Si on a tous des biais, mieux vaut le savoir et on ajustera en conséquence.

Le tabou de l’opinion

Mais voilà. Twitter est là, pour commenter à chaud l’actualité. Quand Sophie Thibault, chef d’antenne à la télé de Québecor, dit « Twitter est le plus puissant des fils de presse », le signal est clair pour les journalistes.

Que des journalistes tombent dans le piège de ne pas « rester objectif » même dans leur gazouillis, on le verra de plus en plus, cela ne fait aucun doute. Mais de grâce, ne les sacrifions pas pour une sacro-sainte objectivité idéalisée.

L’affaire Nasr rappelle le danger pour eux de transgresser le tabou de l’apparence.

On est d’accord pour qu’un journaliste soit digne de confiance (démontrer de saines intentions, être véridique et impartial), c’est la dimension morale de leur travail.

Mais au fur et à mesure que l’écosystème de l’information arrime les médias traditionnels avec les réseaux sociaux, il ne faut pas se surprendre de voir émerger des biais naturels et ce genre de mauvais pas. On se calme et on respire par le nez…

Billet initialement publié sur Zéro seconde

Image CC Flickr magnetisch

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Journalistes, laissez-vous les camelots titrer vos articles? http://owni.fr/2010/06/23/journalistes-laissez-vous-les-camelots-titrer-vos-articles/ http://owni.fr/2010/06/23/journalistes-laissez-vous-les-camelots-titrer-vos-articles/#comments Wed, 23 Jun 2010 16:29:26 +0000 Martin Lessard http://owni.fr/?p=20027 En cette époque charnière où le web tout puissant semble saper les bases de la presse papier, j’ai interrogé le moteur de recherche de mon journal favori (Le Devoir) pour connaître justement ce qu’il avait à dire sur le sujet. La surprise n’est pas venue d’où je pensais.

On subodore parfois des réalités rien qu’à voir les types de résultats de recherche. Ma petite expérience ne fait pas exception. Promenons-nous dans les bois numériques.

Web, y es-tu?

Avec la requête “web” (difficile de faire plus vague), j’ai interrogé le site du Devoir. Résultat ? Rien. Nada. Que dalle. Vide. Pas de résultat. Ah si ! La page d’aide. Et celle du centenaire du journal, allez savoir pourquoi !

Bruegel:  La Parabole des aveuglesBon j’imagine que le mot est soit mal indexé, ou, vraisemblablement, exclu de la base de données pour des raisons de configurations obscures mal réglées (genre : toutes les pages “web” sortaient, ou quelque chose comme ça).

Compréhensible, mais étrange. Comme si vous interrogiez la banque de données des journaux, mais sans pouvoir utiliser le mot “journal”.

Internet, y es-tu ?

Alors j’essaye “Internet” (hé oui, on peut faire effectivement plus vague) dans le moteur du Devoir. Résultats ? Aaah ! Mieux ! Il y a au-dessus de 10 000 articles !

Euh… Mieux ? Techniquement oui. Mais qualitativement, non. L’occurrence “Internet” était dans la plupart des cas un mot plus que secondaire dans les articles que le moteur a ressortis.

Compréhensible, mais décevant : voyez par vous-même les dix premiers résultats. Voici les trois premiers trouvés ce matin :

- Lucia Ferretti : “Le Québec est bel et bien une société distincte au Canada” [sur la religion]
- Des chantiers paralysés ? [sur la construction]
- En bref – Magazines éducatifs pour les écoles [sur des magazines papier !! ]

Le reste est du même acabit. Donc, non, ce ne sont pas des articles sur “Internet“…

Le Devoir n’a pas à se sentir seul, il est en bonne compagnie. La Presse aussi n’a pas tout à fait bien attaché ses souliers : une recherche sur “Internet” donne un résultat tout aussi mitigé.

Promenons-nous dans les bois pendant que le journaliste n’y est pas

Un bon programmeur définit la fonction “recherche” sur un site comme une “requête à la base de données”. Et la page contenant les réponses à la requête tombe du coup sous sa responsabilité. Grave erreur. Ce n’est pas de la programmation ! C’est de l’information que vous retournez !

Tout échange d’information est de l’information. Une requête à la base de donnée est un échange d’information, donc tombe dans la cours des journalistes.

Ce que vous mettez en page est de l’information. Ce que votre moteur de recherche affiche est de l’information.

Vous ne laissez pas vos camelots titrer vos articles ? Ne laissez pas les TI gérer les résultats de recherche ! Assurez-vous que vous avez le contrôle pour pondérer les pages.

La révolution menée par des amnésiques

Le Devoir
titrait la semaine dernière “Le train numérique passe, le Québec reste à quai” en parlant du retard de plus en plus irrattrapable dans les technologies de l’information au Québec qui isole lentement le pays parmi le tiers-monde du savoir numérique, faute de colonne vertébrale politique et d’attentisme commerçant.

Comme on connaît la propension des journalistes à vouloir guider avec leur lanterne le peuple et les dirigeants dans le flou obscure de la réalité de la vie, on se demande si on ne suit pas nous même ces aveugles. Ou plutôt ces amnésiques. À lire leur moteur de recherche, on peut penser que oui.

Journaliste, y es-tu ? Entends-tu ? Que fais-tu ?

Bien sûr, il s’en écrit des choses sur “Internet” et le “web” dans ces journaux, mais sans trace, comment pensent-ils avoir une perspective cohérente sur les changements en cours ? Via leur moteur de recherche, ils donnent à penser qu’ils n’ont pas de réflexion profonde sur le sujet.

“Le train numérique passe, mais les cheminots sont au bar”

À bien y regarder, bien sûr il y a quelques chroniqueurs qui se sont laissé aller à donner leur avis. En général sur leur blogue. Plus rarement dans le journal papier. Mais pas souvent un article de fond ou débat sur le sujet émergeant –souvent c’est après coup.

Après on s’étonne du “retard” dans la perception des gens face aux changement causé par le numérique…

Je soupçonne que les journalistes ont accès à un outil de recherche plus performant à l’interne. Mais pourtant régulièrement ils citant des sources hors de leur journal, hors du pays.

Le New York Times, par exemple.

Juste avec ce journal américain, dans la dernière semaine, avec les requêtes “web” et “Internet“, on trouve des articles stimulants sur la compréhension d’Internet et de leur impact sur nos vies et la société en général. Juste dans la dernière semaine !

- The defense of computers, the Internet and our brains.
- Internet breathes new life into clock radio.
- 22 percent of Internet time is social, Nielsen says.
- South Korea expands aid for Internet addiction.
- Book review – The shallows – What the Internet is doing to our brain.

[5 liens parmi les seuls 10 que le NYTimes affichait ce matin pour "internet", dont 2 étaient des liens vers les catégories pertinentes. Pour en avoir plus, il faut passer par la recherche avancée par date]

Je peux comprendre la quantité – l’argent explique beaucoup de chose -, mais qualitativement, on devrait retrouver ça aussi chez nous, des articles de réflexion (Il n’y a que se pencher pour en ramasser à la pelle dans les bon réseaux sur la blogosphère)

Et on s’étonne qu’on ne cite pas souvent nos journaux francophones…

Et on s’étonne que le pays a du retard face au numérique.

Au fait… Je me demande s’il y a pas un lien de cause à effet à faire ?

PS : Allez, les bleus?
- Le Monde
, pour le mot “Internet” : 10 / 10
- Libé, pour le mot “internet” : 0/10
Comme pour leur équipe de foot, il faut en prendre et en laisser…

Billet initialement publié sur Zéro seconde ; images CC Flickr lupinehorror

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TV 2.0: Google Television http://owni.fr/2010/05/26/tv-2-0-google-television/ http://owni.fr/2010/05/26/tv-2-0-google-television/#comments Wed, 26 May 2010 14:45:28 +0000 Martin Lessard http://owni.fr/?p=16643 Google Télévision a récemment été annoncé officiellement. Petit tour d’horizon.

Premièrement, rien ne sera mis en place avant l’automne 2010 (et aux États-Unis seulement) ou même l’été 2011. Une annonce n’est pas une livraison.

Côté utilisateur

Google TV, c’est le web à l’écran. Mais centré autour du célèbre rectangle magique: la boîte de recherche. Recherchez et vous trouverez. Google vous amène la vidéo trouvée sur le web directement à votre téléviseur.

Là où Apple TV vous «streamait» vos vidéos stockées sur iTunes, Google TV prend tout ce qui bouge sur Internet (YouTube, Netflix, VOD, vidéo podcast) et vous le projette à l’écran.

En un mot, il vous donne accès à toute la longue traîne de l’offre audiovisuelle sur le réseau.

Les grandes chaînes autant que la vulgaire chaîne YouTube de votre neveu dans son sous-sol seront là, sur le même écran. Sauf que vous allez peut-être enfin regarder davantage votre neveu (ou d’autres, qui vont fatalement éclore) car vous n’aurez pas à réduire la fenêtre Excel pour l’écouter: il sera dans le confort de votre salon, sur votre grand écran.

Google met sur la même scène amateurs et professionnels, c’est-à-dire sur le même pied d’égalité. Ou plutôt dans la même base de données. Car avec Google TV, pas de grille horaire, mais un moteur de recherche qui a fait ses preuves auprès du grand public : «passez moins de temps à chercher, passez plus de temps à regarder» ont-ils dit.

Proposer le web sur le téléviseur n’est pas nouveau. Mais Google possède l’aura de rendre ça «mainstream» par sa légendaire «simplicité».

Plus d’info: 20 minutes, Gizmodo, Korben

Cliquer ici pour voir la vidéo.


Côté technique

La plateforme Google TV est basée sur leur système d’exploitation Android, qui équipe les téléphones intelligents lancés par Google il y a 1 an. Il tourne une version optimisée de Chrome, un navigateur web. Il faut un téléviseur spécial (Sony a déjà annoncé qu’il va en fabriquer) ou un boîtier dédié, tous deux équipés d’une puce Atom d’Intel.

Il sera possible aussi de traduire en temps réel les sous-titres. Une caractéristique qui, pour toute banale qu’elle puisse être, sera à mon avis très appréciée.

Le système possède aussi un accès au Blu-Ray et la fonction d’enregistrement (en cours ou différé).

Les Apps d’Androïd seront disponibles sur la Google TV, ce qui lui donne une longueur d’avance. L’intégration TV/mobile est quelque chose qui me semble tout à fait inexplorée encore. Mais l’accès aux Apps permettra probablement l’émergence d’une série d’innovations qu’il faudra observer de près…

Google annonce que le système, via le mobile, pourrait aussi être activé par la voix (via le mobile Android.

Autre chose. Regarder la télévision web ne veut pas dire se couper des autres outils internet: Twitter sera accessible en tout temps pour «accompagner» vos émissions…

Et pied de nez à Apple: Google TV supportera le Flash d’Adobe.

Plus d’info: Mashable, ReadWriteWeb FR, Abondance

Côté impact

Comme pour le web, Google propose de simplifier l’organisation de l’information: on met tout dans une base de données et on l’interroge. Pas de grille horaire, pas d’arborescence, seulement une boîte de recherche.

Si dans un premier temps, nous allons rechercher les émissions professionnelles auxquelles les grandes chaînes nous ont habitués, on ira probablement rapidement du côté des webtélé, au début pour essayer, puis de plus en plus souvent (parce que la qualité augmentera nécessairement et surtout parce notre réseau social le recommandera). Une véritable aubaine pour «l’industrie» de la webtélé.

Les agrégateurs comme Hulu.com ou Tou.tv seront alors pris en tenaille. Un bras de fer s’engagera avec Google TV pour savoir s’ils laissent entrer le loup dans la bergerie. Pour l’instant les premiers sont en position de force (ils possèdent tout le contenu de qualité télévisuelle disponible).

Mais les producteurs et les diffuseurs, une fois les questions de droits de diffusion tous azimuts réglées, chercheront éventuellement à donner le plus grand éventail de fenêtres pour leur production (on ne produira plus «de la télévision» mais bien du «contenu», or ce contenu peut/doit être vu qu’importe la plateforme).

Si Google amasse des audiences records, ce sera difficile pour les diffuseurs et les producteurs de choisir de rester dans des châteaux forts assiégés.

Et finalement, avec l’absence de grille horaire (de toute façon devenue ingérable), la boîte de recherche deviendra aussi ingérable : que choisir, quel mot mot clef prendre, quoi regarder?

Là intervient notre réseau social. Une fois bien entouré, il est possible de vivre en diapason audiovisuel avec ce que ta communauté regarde. Ah! Toujours et encore, le filtre social

Article initialement publié sur Zero Seconde

Quelques articles en anglais, pour compléter:

Illustrations CC Flickr par Kevin Steele

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Conclusion: la décennie réalité augmentée 5/5 http://owni.fr/2010/04/22/conclusion-la-decennie-realite-augmentee-55/ http://owni.fr/2010/04/22/conclusion-la-decennie-realite-augmentee-55/#comments Thu, 22 Apr 2010 16:38:58 +0000 Martin Lessard http://owni.fr/?p=12706

Image CC Flickr Jamais Cascio

Est-ce que 2010 sera l’année de la réalité augmentée ? C’est aller un peu vite en affaires. Elle est surtout cantonnée à des expériences marketing pour l’instant, premier contact pour le grand public. Le vecteur de propagation mainstream sera probablement les applications touchant le « local augmenté », où on pourra s’informer sur un lieu «just-in-time». Conclusion de ma série sur la réalité augmentée.


La réalité augmentée, en reliant un objet à du data en ligne, permet quelque chose de diamétralement opposé au web : naviguer sur le web, c’est encore aujourd’hui, être physiquement en un endroit (devant son écran d’ordi) et vagabonder ailleurs dans le monde virtuel de la connaissance, à des lieux d’où l’on est. Il y a une dichotomie entre où se trouve sa tête et où se trouve son corps. La réalité augmentée est profondément ancrée dans l’« ici et maintenant ».

On est/doit être présent dans un lieu pour expérimenter cette réalité augmentée. Les « objets qui parlent » ont physiquement des coordonnées spatiales et non pas seulement un URL.

C’est un peu sens du « locative media », nouveau concept pour exprimer le « média » attaché à un lieu et permet des interactions sociales (asynchrones ou non).

Les applications « hyperlocales » sont les têtes de pont entre le virtuel (les datas en ligne) et le réel (les « immeubles » qui ont des coordonnées), et vu le véritable avantage de posséder des informations sur un lieu, il ne serait pas étonnant que ce soit par ce vecteur que se démocratisera l’usage des la réalité virtuelle.

Certains peuvent dire que la réalité augmentée distrait du réel, mais il faut y voir a priori plutôt une chance de transporter avec soi un savoir tacite qui nous permet d’intégrer un nouvel environnement plus rapidement.

Les commerçants veulent vous augmenter la réalité pour diminuer votre portefeuille

Les commerçants ont rapidement vu le potentiel et ils sont les premiers à vouloir « augmenter notre réalité ». Par exemple :

- Les « pages jaunes » immersives : on peut repérer les commerçants et les services autour de vous.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

- Les marques de céréales, en manque de traits distinctifs, chercheront à se distinguer de leurs concurrents (le genre d’expérimentation qui réduit le phénomène à un gadget inutile)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

- Les Legos augmentés : offrir de voir le produit final avant d’acheter

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Comprendre le monde qui nous entoure

Parfois l’idée n’est pas de vous faire acheter quelque chose, mais de vous aider à comprendre comment marche le monde.

Pour les aveugles, par exemple, la réalité augmentée peut leur permettre d’interpréter les objets : la valeur d’une note de banque par exemple. Ou, comme dans le prochain exemple, offrir une « interaction encyclopédique » avec des réalités biologiques difficiles à expérimenter : quelle grandeur a le foetus dans le ventre de la mère ? L’expérience, pour être « virtuelle » n’en est pas moins très près du réel.

- How big is the baby ?

Cliquer ici pour voir la vidéo.

- Relier le papier au numérique

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Dans l’exemple au-dessus, Ricoh propose « icandy » qui identifie du contenu non pas à partir de codes barres, mais à partir de la signature visuelle du texte : les caractéristiques naturelles de la page forment le code (ou plutôt le pattern) qui est reconnu par une base de données et permet de recevoir de l’information supplémentaire sur un magazine, ou un livre. Amazon a fait l’acquisition l’an passé de SnapTell qui fait à peu près la même chose (avec la différence que l’application permet de trouver l’endroit le moins cher pour acheter le livre).

Les deux exemples suivants le font avec des objets.

- Google Goggles – reconnaissance d’objets

Cliquer ici pour voir la vidéo.

- Nokia Point & Find – reconnaissance d’objets

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Les interfaces naturelles

Fred Cavazza a écrit un bon billet sur les nouvelles interfaces naturelles, « bientôt dans notre quotidien », et qui s’interroge sur la pertinence du modèle « écran/clavier/souris ». La réalité augmentée fait partie de ces interfaces de l’avenir.

Actuellement la recherche d’informations demande une recherche procédurale (ouvrir son navigateur, aller dans un engin de recherche, taper les mots clefs), alors que les interfaces naturelles, la réalité augmentée et les objets parlants devraient rendre tout ça beaucoup plus « naturel ».

- et comme dessert :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Demo of Augmented Reality Cookies from Tellart on Vimeo.

Un début, pas une fin

Que le succès arrive cette année, je serais surpris, mais on peut parier que « réalité augmentée » a un avenir radieux au courant de cette décennie : l’omniprésence des téléphones dits « intelligents » est le cheval de Troie pour envahir l’espace public et s’incruster dans les habitudes des gens.

Actuellement la réalité augmentée offre de nombreuses possibilités dans une dizaine de secteurs :

- Le tourisme et marché locatif : guide assistée
- Le secteur manufacturier et industriel : instruction assistée, réparation
- La vente au détail : catalogue augmenté
- Les publications : extra interactif
- La publicité directe : dépliants augmentés
- L’ éducation et la médecine : apprentissage et assistance opérationnelle
- Le secteur militaire : examen de scénario
- L’art, décoration et architecture: prévisualisation in situ
- Les jeux: apparition d’hybride jeu de plateau et vidéo

On quittera bientôt le niveau anecdotique pour aller une intégration encore plus essentiel. Cette décennie sera celle de la réalité augmentée…

Billet initialement publié sur Zéro seconde

Notre dossier sur la Réalité Augmentée :

> Appréhender le monde en réalité augmentée 1/5

> Réalité augmentée: la 3D virtuelle 2/5

> Réalité augmentée: du virtuel dans le réel 3/5

> Réalité augmentée: objets communicants 4/5

> La vision augmentée et la décennie de l’ubiquité , par Robert Rice

> L’AR, une tendance de fond du marketing

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Réalité augmentée: objets communicants 4/5 http://owni.fr/2010/04/22/realite-augmentee-objets-communicants-45/ http://owni.fr/2010/04/22/realite-augmentee-objets-communicants-45/#comments Thu, 22 Apr 2010 16:37:35 +0000 Martin Lessard http://owni.fr/?p=12702

Image CC Flickr par ohhector

Approfondissement de la troisième catégorie de la réalité augmentée. Là, les « médias hyperlocalisés » résident dans des objets bavards communiquant leur « statut ».

Classer en trois catégories les diverses applications de réalité augmentée est une façon de s’y retrouver. La première catégorie touche les nouvelles interfaces d’animation à l’écran, la deuxième catégorie touche la surimpression de données en ligne au monde ambiant et la troisième touche la mise en commun massive d’informations d’objets communicants rendant caduque la séparation en ligne et hors ligne.

Connecter les objets et les bases de données

La réalité augmentée touchant l’Internet des objets cherche avant tout l’efficacité opérationnelle : avec l’apparition d’un plus grand nombre d’objets intelligents et mobiles, sensibles à l’environnement et connectés au réseau, l’information générée ou recoupée peut nous servir à mieux connaître notre monde.

Google a ouvert récemment Goggles dans son laboratoire, un outil de reconnaissance d’image. Il deviendra inutile de chercher avec des mots-clefs, prenez une photo et les serveurs de Google feront du « data mining » pour vous. Lire Snap and Search (No Words Needed)

Les objets parlants

Cette troisième catégorie offre le plus de potentiel industriel à grande échelle. On pourrait y voir trois fonctions :
1- Émettre : diffuser un état ou information pour un usage à la périphérie
2- Capter : saisi des données environnementales
3- Traiter : analyse et recoupement qui permettent la rétroaction

Exemple 1. Le « statut » d’objet – Émettre
Le compte Twitter d’un pont
Le pont de Londres tweete à qui veut l’entendre l’état de son pont-levis. Il émet son état et ses données peuvent être utiles à un autre objet sur le réseau (un GPS de voiture, un bateau, le service de sécurité de la ville).

Exemple 2. Le collectivisme d’objets – Capter
La montre verte
La montre verte est un dispositif personnel équipé de capteurs environnementaux qui capture des données sur l’ozone et le bruit et stocke les mesures en ligne. Seule, la montre ne sert pas à grand-chose. Collectivement, elle apporte des données globales sur une ville, ce qui n’aurait pas été possible à faible coût et sur une grande échelle.

Exemple 3. Les objets communicants – Traiter
Les étudiants de MIT ont réfléchi à des usages possibles d’objets qui communiquent. Dans la vidéo, un billet d’avion indique le retard dans sa mise à jour ou on peut avoir des informations sur le classement écologique d’un produit.

Pour une meilleure contextualisation, regarder cette conférence TED :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

L’interface invisible

John Underkoffler du MIT propose des nouvelles interfaces entièrement basés sur des senseurs – rendant la manipulation d’un écran semblable à Tom Cruise navigant dans une infosphère dans Minority Report. Les datas apparaissent effectivement à l’écran, mais elles peuvent être manipulées de façon « tactile ». La vidéo originale se trouve ici.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Décupler la réalité ?

O’Reilley disait il y a quelques mois : « The web is gaining ears, eyes and other senses through smart sensors. This will be big. » Le web acquiert via des senseurs intelligents une connaissance du monde qui n’était pas possible auparavant de façon aussi peu coûteuse et personnalisée (notamment via les puces RDFI).

Un exemple simple, ubi-check, est un « système de couplage d’objets » qui regroupe des ensembles de choses dans un espace donné, afin d’alerter si cet ensemble est dissocié (imaginer qu’avant de sortir de la maison, le système remarque que vous avez oublié votre portefeuille.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Associé aux médias sociaux, on peut s’attendre à un usage décuplé principalement pour tout ce qui concerne le côté social (sortie, rencontres, conférences, etc.). On peut imaginer un usage participatif où on peut « laisser » des messages dans des « lieux » virtuels/réels (des graffitis, des notes, des indications, des commentaires) qui peuvent servir pour soi, sa famille, sa «tribu» ou à tous. Cet aspect existe déjà en ligne (pensons aussi à FourSquare). Il ne s’agit après tout que d’un changement d’interface…

Une chose est sûre, la différence entre le en ligne et le hors ligne ne fera plus grand sens à la fin de la prochaine décennie.

Complément de lecture
- L’Internet des objets : vers un développement durable numérique ? par Philippe Gargov
- 10 applications concrètes de la réalité augmentée
- Video of Bruce Sterling keynote on the dawn of the augmented reality industry
- Critiques du web² (4/4) : Que faire face à la puissance des données ? par Hubert Guillaud (InternetActu)

Billet initialement publié sur Zéro seconde

Notre dossier sur la Réalité Augmentée :

>Appréhender le monde en réalité augmentée 1/5

> Réalité augmentée: la 3D virtuelle 2/5

> Réalité augmentée: du virtuel dans le réel 3/5

> Conclusion: la décennie réalité augmentée 5/5

> La vision augmentée et la décennie de l’ubiquité , par Robert Rice

> L’AR, une tendance de fond du marketing

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Réalité augmentée: du virtuel dans le réel 3/5 http://owni.fr/2010/04/22/realite-augmentee-du-virtuel-dans-le-reel-35/ http://owni.fr/2010/04/22/realite-augmentee-du-virtuel-dans-le-reel-35/#comments Thu, 22 Apr 2010 15:51:59 +0000 Martin Lessard http://owni.fr/?p=12643

Photo CC Flickr orse

Découverte de la seconde catégorie d’applications AR, qui consiste en la surimpression de données en ligne au monde ambiant. On explore le réel via de l’information ajoutée au contexte, tirée d’une base de données, via un écran portable.

Il faut croire que c’est la semaine de la réalité augmentée (RA). Depuis que j’ai commencé ma série sur la RA, ReadWriteWeb a sorti son rapport Analysis of the leaders, the challenges and the future et Time a nommé la RA une des dix tendances de 2010. Les prochains grands changements numériques prendront racine avec des objets communicants rendant poreuse la frontière entre le réel et le virtuel, connectant les données et les choses, les humains et leur environnement. Après l’Internet des communautés, c’est l’Internet des objets communicants qui marquera le grand public.

La réalité augmentée (« augmented reality »), qui est la fille des simulateurs militaires et du cinéma 3D immersif (technologies lourdes), n’utilise qu’une faible bande passante, une basse définition, un usage constant du réseau (via le mobile) et des technologies abordables. Elle se distingue de ce qu’on appelle la réalité virtuelle par le fait qu’elle s’incruste dans notre monde réel.

Distinction entre le virtuel et la réalité augmentée (En)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

La réalité virtuelle est une recréation en trois dimensions de notre monde avec laquelle on peut interagir. La réalité augmentée au contraire ajoute en surimpression des éléments virtuels sur notre environnement réel. Par exemple, avec de l’équipement approprié, un ouvrier pourrait voir une flèche indiquant la pièce d’équipement à changer sur une machine.

J’ai identifié en début de semaine les trois catégories d’applications de la réalité augmentée. Je m’attaquerai aujourd’hui à la deuxième catégorie.

Les trois catégories de réalité augmentée

1- 3D virtuel La première catégorie explore le potentiel de simulation de l’ordinateur via de nouvelles interfaces. On déclenche à l’écran (2D) des animations semi-autonomes (3D) via des capteurs visuels (webcam) d’un objet référent (généralement une surface 2D, comme la couverture d’une revue ou une feuille avec un code graphique).

2- Couche data La deuxième catégorie touche la surimpression de données en ligne au monde ambiant. C’est l’exploration du réel via de l’information ajoutée au contexte tiré d’une base de données, via un écran portable (comme les téléphones intelligents).

3- Objet parlant La troisième catégorie connecte des objets entre eux (des bases de données et des objets dans notre monde) via le réseau et généralement en direction des humains (comme un « live feed »).

On a déjà discuté hier de la première catégorie hier qui déclenche à l’écran des animations semi-autonomes via des capteurs visuels (webcam) d’un objet référent (généralement une surface 2D, comme la couverture d’une revue ou une feuille avec un code graphique). La deuxième touche cette fois-ci la surimpression de données sur notre environnement immédiat.

Deuxième catégorie : une couche data sur notre monde

La deuxième catégorie est plus prometteuse, et elle est associée principalement à la mobilité.

Le téléphone portable intelligent comme l’iPhone et Androïd avec son accès à internet, au GPS, sa caméra, ses senseurs de mouvement et de position, permet de transporter avec nous l’intelligence de petits ordinateurs devenus sensibles à notre environnement. Dans cette catégorie, il est moins question d’influencer ce qui se passe à l’écran que de voir l’écran influencer nos actes dans la vraie vie.

Exemples 1 Layar : fureteur de réalité augmentée

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Layar est une application qui, par reconnaissance de position et du mouvement, permet « d’ajouter » des informations sur notre environnement et de s’orienter (comme une boussole numérique). On devrait assister à l’émergence de multiples fureteurs géolocaux (des « world browser ») qui offrent une panoplie d’informations supplémentaires facilement accessibles et mises en contexte.

Potentiel Les éditeurs de guides ou les plateformes web « hyperlocales » devraient emboîter le pas à Lonely Planet qui a annoncé à la mi-décembre 2009 que son application Androïd couvrirait cinq villes américaines. Mais les villes de moyenne et grande importance ont aussi l’occasion de s’affranchir des éditeurs intermédiaires touristiques pour s’offrir des guides « officiels » sous forme d’application…

Exemple 2: Recognizr: Contextualisation d’identité

Cliquer ici pour voir la vidéo.

En plaquant une couche d’information, Recognizr est une « carte d’affaires augmentée ». L’outil offre une plus grande mobilité à de l’information en ligne. Une personne configure des types d’informations qui « flottent » avec elle en fonction du contexte (affaires, personnel) et qui donnent accès aux réseaux sociaux présélectionnés. Il permet aux autres de conserver un lien numérique, suite à une rencontre dans la « vraie vie ».

Potentiel : outre la « carte d’affaires augmentée », on peut imaginer des objets qui affichent le lien vers leur mode d’emploi ou divers « liens complémentaires » en fonction de l’heure, de la météo ou autre données environnementales (pollution, trafic, etc)

Exemple 3 Réalité assistée (géométrie)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le billard demande une grande dextérité et une bonne connaissance géométrique. Dans la deuxième partie de la vidéo, avec la réalité augmentée il possible de voir les conséquences en temps réel de ses choix pour prendre une bonne décision : ici faire entrer une boule en un coup. Les règles géométriques du monde sont « projetées » en temps réel sur le monde pour pallier nos « faiblesses ».

Exemple 4 Réalité assistée (réparation)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

La « réparation assistée » permet d’effectuer certaines tâches qui demandaient davantage d’adresse ou de jugement. Certaines manipulations mécaniques se voient ainsi optimisées ou moins dangereuses.

Potentiel : la « réalité assistée » donne l’accès à un savoir-faire basé sur l’habilité et la transmet à des gens moins compétents ou peu habitués. Des « modes d’emploi augmentés » pour monter un meuble Ikéa, pourquoi pas ?

Exemple 5 : Projection dans la réalité

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le « magic projection » affiche dynamiquement du contenu sur une surface du monde réel (ici un tableau mobile). Le procédé est assez simple : des points infrarouges sur le tableau permettent à un détecteur relié à un ordinateur portable et un projecteur de calculer en temps réel des animations. C’est en somme la version inversée de la première catégorie de réalité augmentée : un objet déclenche une animation, mais au lieu de voir le rendu à l’écran, il est transposé sur l’objet lui-même.

Potentiel : Permettre aux données de sortir de l’écran et de venir s’afficher dans la réalité. À terme, on communiquera par la gestuelle sur n’importe quelle surface ad hoc. Le « curseur » et « l’écran » sont des objets de notre monde. Tout peut devenir potentiellement un écran ou clavier : des essais se font actuellement sur le corps humain

Du virtuel dans le réel

Cette deuxième catégorie donne une contextualisation supplémentaire aux lieux et aux objets, nous libérant de la signalétique statique. Elle personnalise notre expérience géospatiale en « embarquant » notre bibliothèque ou celle du réseau dans notre exploration du monde réel.

C’est souvent à cette catégorie que font allusion les gens qui disent que la réalité augmentée sera une « révolution » : c’est une sorte d’assistant personnel de mobilité et les lieux peuvent ainsi « communiquer » ou recevoir de l’information en temps réel. C’est à mon avis le secteur où il y aura le plus de développement au début de cette décennie.

Billet initialement publié sur Zéro seconde

Notre dossier sur la Réalité Augmentée :

> Appréhender le monde en réalité augmentée 1/5

> Réalité augmentée: la 3D virtuelle 2/5

> Réalité augmentée: objets communicants 4/5

> Conclusion: la décennie réalité augmentée 5/5

> La vision augmentée et la décennie de l’ubiquité , par Robert Rice

> L’AR, une tendance de fond du marketing

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Appréhender le monde en réalité augmentée 1/5 http://owni.fr/2010/04/22/apprehender-le-monde-en-realite-augmentee-15/ http://owni.fr/2010/04/22/apprehender-le-monde-en-realite-augmentee-15/#comments Thu, 22 Apr 2010 15:39:22 +0000 Martin Lessard http://owni.fr/?p=8420

Image CC Flickr dmolsen

La décennie qui débute sera celle de la réalité augmentée (AR), véritable révolution technologique en marche. Loin de n’être qu’un simple gadget, c’est un outil important d’accès aux informations de façon plus intuitive et en contexte.

À tous les journalistes qui me demandent encore quel sera le prochain Twitter, je leur réponds systématiquement que la décennie naissante nous réserve de bien plus belles surprises qu’un autre Tweetbookbuzz.

Après l’interconnexion des communautés (le web 2.0), c’est l’interconnexion des objets et des datas. Bien sûr, je voyais bien le désespoir du pauvre reporter sentant la date de livraison s’approcher : ce n’est pas aussi sexy que de trouver le nouveau réseau social à la mode (oubliez ça, nous rentrons dans l’ère de la consolidation). Heureusement, les exemples de réalité virtuelle commencent à se multiplier.

Le concept de réalité augmentée (« augmented reality » en anglais), où on superpose une couche data virtuelle sur une image/vidéo de la « réalité », n’est pas récent. Mais il sort des laboratoires et des studios d’artiste pour intégrer le monde d’Internet. Et les commerçants commencent à y voir du potentiel.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

J’avais énuméré trois types de «réalité augmentée» en début janvier. Reprenons-les rapidement ici (je donnerai plus d’exemples dans les prochains jours).

Les trois catégories de réalité augmentée

1- 3D virtuelle La première catégorie explore le potentiel de simulation de l’ordinateur via de nouvelles interfaces. On déclenche à l’écran (2D) des animations semi-autonomes (3D) via des capteurs visuels (webcam) d’un objet référent (généralement une surface 2D, comme la couverture d’une revue ou une feuille avec un code graphique).

2- Couche data La deuxième catégorie touche la surimpression de données en ligne au monde ambiant. C’est l’exploration du réel via de l’information ajoutée au contexte tiré d’une base de données, via un écran portable (comme les téléphones intelligents).

3- Objet parlant La troisième catégorie connecte des objets entre eux ( des bases de données et des objets dans notre monde) via le réseau et généralement en direction des humains (comme un «live feed»).

Exemples

Des objets 3D sortent d’une revue pour donner davantage d’information. Olivier Schimpf, qui fait de la veille sur les avancées de la réalité augmentée, a déniché un œnologue italien qui explique le principe.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le procédé peut aussi s’appliquer à d’autres objets comme des lunettes (via Aden Hepburn)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

La couche data peut être aussi de l’information transmise en temps réel. Ici, une deuxième caméra permet de « voir à travers les murs » (NewScientist)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Les objets parlants utilisent Twitter pour annoncer leurs «statuts» : le cas du pont de Londres sur la Tamise. Le pont-levis « tweete » à qui veut l’entendre l’état de son pont-levis. Il émet son état et ses données peuvent être utiles à un autre objet sur le réseau (un GPS de voiture, un bateau, le service de sécurité de la ville). À ne pas se tromper avec le pont Jacques-Cartier sur le Saint-Laurent à Montréal : il s’agit bien d’une personne (officielle) qui utilise le canal.

Développement

Probablement, encore, ce sera via les jeux que la technologie se répandra rapidement dans toutes les couches de la population.

Sky Siege (3 dollars sur iPhone) utilise la boussole et l’accéléromètre du iPhone pour créer une fenêtre vers un monde parallèle dans votre pièce, rendant le jeu plus immersif (via GizModo)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

La réalité augmentée commence à sortir de l’étape de simple gadget pour devenir un outil important d’accès aux informations de façon réellement plus intuitive et en contexte. Nous verrons dans les prochains jours d’autres exemples…

> Billet initialement publié sur Zéro seconde

La suite de notre dossier sur la Réalité Augmentée :

> Réalité augmentée: la 3D virtuelle 2/5

> Réalité augmentée: du virtuel dans le réel 3/5

> Réalité augmentée: objets communicants 4/5

> Conclusion: la décennie réalité augmentée 5/5

> La vision augmentée et la décennie de l’ubiquité , par Robert Rice

> L’AR, une tendance de fond du marketing

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