OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Sainte Aubenas, priez pour nous! http://owni.fr/2010/05/07/sainte-aubenas-priez-pour-nous/ http://owni.fr/2010/05/07/sainte-aubenas-priez-pour-nous/#comments Fri, 07 May 2010 09:21:40 +0000 Tatiana Kalouguine http://owni.fr/?p=14835 Bêtement, en me rendant à cette conférence organisée par mon libraire de quartier, je me demandais si j’oserais la poser, ma question à Florence Aubenas. Bizarre cette timidité de midinette. J’ai déjà eu l’occasion d’interviewer deux ou trois boss du CAC 40, plein de banquiers très solennels dans des bureaux grands comme des églises, et aussi toute une brochette de journalistes de la « grande presse » pour mon blog. Et pourtant, là, assise au milieu de cette foule compacte débordant jusqu’au trottoir -le libraire n’en demandait pas tant- je devais bien admettre que j’étais très impressionnée…

Droiture et empathie

Comme j’aurais aimé avoir les couilles d’Aubenas ! Elle prend une dimension quasi-mystique dans mon imaginaire, sûrement disproportionnée. Elle est ce journalisme à l’ancienne, un peu désuet, fait de droiture et d’empathie, qui échappe au cynisme, à la facilité et aux compromissions de l’époque. Pas moyen de la faire reculer sur ses principes. Les budgets pour le grand reportage diminuent comme peau de chagrin ? Elle prend un congé sans solde et part vivre avec les précaires. Les rédactions demandent d’écrire toujours plus court ? Elle se tourne vers l’édition. On exige de nous toujours plus d’objectivité, elle prend fait et cause pour les accusés d’Outreau, ou bien se met en scène dans Le Quai de Ouistreham, et dégaine le « je », si rarement utilisé dans les médias français.

Alors qu’on nous bassine avec des phrases toutes faites comme « il faut prendre le lecteur par la main », Aubenas c’est cette voix qui parvient à nous emmener dans des strates d’émotions inédites sans jamais forcer le trait, sans mettre dans ses textes de boutons indiquant où sourire, où pleurer.

Bref, pour nous tous, journalistes, Aubenas est un horizon, une boussole. Le hic, c’est qu’elle nous tend un miroir pas très plaisant sur ce que nous sommes, ou sommes devenus. Ce qui explique peut-être que toute la profession l’ait autant encensée au moment de la sortie du Quai de Ouistreham*: elle venait leur raconter la vie des travailleurs précaires, ces 20% de la population active qui échappent totalement à la législation du travail, mais les journalistes qui l’interviewaient ne voulaient parler que d’elle, Sainte Aubenas.

Elle lave la profession de journaliste de ses péchés

Pour notre profession au bord de crise de nerfs, pousser ainsi Aubenas sous les sunlights est une excellente thérapie, il faut bien le reconnaître. Une méthode Coué, un placebo ? Qu’importe. Elle est la pilule qui dissipe les nuages sombres au-dessus des médias. Elle chasse nos idées noires, nous permet de nous sentir un peu plus consistants, un peu plus utiles ou un peu plus estimés. Aubenas nous donne du rêve, elle est la sainte patronne qui nous lave de nos péchés…

Me voici donc à la Librairie Atout Livre, rêveuse, mon carnet de notes sur les genoux, au milieu d’habitants du quartier venus eux aussi en fans. Aubenas fait son speech, décontractée, évoque en souriant les souvenirs de ces mois pourtant difficiles passés en Basse-Normandie, émaille son récit d’anecdotes rigolotes ou poignantes, parle avec émotion de ses amies Victoria et Marilou, pratique l’auto dérision, fait glousser son auditoire conquis d’avance.

Très vite, arrivent les inévitables questions sur la démarche journalistique. Le journalisme « infiltré » n’est-il pas une trahison des sacro-saints principes essentiels? « La déontologie veut c’est vrai que l’on annonce sa qualité de journaliste. Or il y a de nombreuses occasions où l’on cache sa carte de presse, la plupart du temps pour faire des sujets sur la vie ordinaire, explique Aubenas. Pourquoi? Parce que la majorité des gens n’ont pas envie de parler à un journaliste! Tendre un micro c’est avoir le contrôle, or justement ce que je voulais c’était voir l’ordinaire, sans piédestal. Je me suis donc mise à hauteur d’homme. » Le discours est rôdé : ce doit bien être la quinzième fois que la question lui est posée.

Aubenas raconte ensuite qu’elle s’est beaucoup interrogée sur ce procédé journalistique avant de se lancer. Elle a lu entre autres Le peuple d’en bas de Jack London, plusieurs ouvrages de Günter Walraff, dont Tête de turc et Parmi les perdants du meilleur des mondes, ainsi que Dans la dèche à Paris et à Londres de George Orwell. Pour finir, elle s’est fixé quelques règles comme celles de travailler dans la lenteur et de ne jamais se montrer malveillante vis-à-vis des personnes rencontrées: « Si vous faites une caméra cachée dans un hospice pendant deux jours, à mon avis vous faites un boulot malhonnête. Il faut laisser de côté le temps journalistique et prendre le temps de la vie réelle. Je m’en serai voulu d’écrire une histoire en trois jours. »

Sur dix questions, à peine une sur la précarité

Je me décide à demander le micro : « Durant la promo du livre, vos intervieweurs avaient tendance à se concentrer sur votre démarche d’infiltration, votre vie, vos qualités de journaliste. Avez-vous conscience d’être devenue l’icône des journalistes de ce pays ? » Je vois tout de suite que ma question l’indispose. Aubenas est maintenant sur la défensive, s’embrouille, répète qu’elle n’a jamais voulu cette situation… et finit par lâcher d’un air consterné : « Sur les dix questions qu’on m’a le plus souvent posées, il y en a eu à peine une sur le sujet de la précarité, les neuf autres étaient sur moi et sur mon travail. »

Du coup je m’enhardis et lance à Sainte Aubenas : « N’êtes-vous, pas au fond, l’arbre qui cache la forêt, dans cet univers médiatique à la dérive ? » Elle marque une pause, me fixe. « Vous savez, pour avoir passé vingt ans dans une entreprise de presse (Libération de 1986 à 2006, puis le Nouvel Observateur, ndlr), j’ai très bien vu les choses se dégrader. On a commencé par sous-traiter le ménage des locaux, puis les livreurs, et puis on a fini par externaliser les journalistes. La taille des articles a baissé : à l’Obs une page de 7.000 signes à l’époque ne fait plus que 5.000 signes. » Sainte Aubenas est cette fois totalement remontée : « Oui, je suis effondrée par l’état de la presse aujourd’hui ! »

Je n’ai pas eu la réponse à ma question. Mais purée qu’est-ce que ça fait du bien, une colère d’Aubenas !

Pour aller plus loin

- Le culte de Sainte Aubenas est très répandu dans les médias papier, TV, radio et web, comme le montrent ces sujets récents : Le Nouvel Observateur, Libération, France Inter (Comme on nous parle), AgoraVox, Mediapart, Telerama.fr, France 2, Lexpress.fr, TF1.fr, Cabinet de lecture d’Hbert Artus (blog de Rue 89), France 3 Normandie, Le Monde des livres, Normandie TV (via Lepost.fr), etc….

- A lire aussi : « Florence Aubenas, George Orwell : une différence de classe », par Marc Mentré sur le blog Media Trend.

- Et ces trois bouquins de Florence Aubenas (le second est en fait la retranscription d’une petite conférence sur le journalisme) : La méprise, L’affaire d’Outreau, Le Seuil, Grand reporter, Bayard Culture ; Le quai de Ouistreham, Éditions de l’olivier.

Billet initialement publié sur La Voix du dodo

Image CC Flickr rogue3w ; portrait de Florence Aubenas Sophie Le Roux Flickr CC

]]>
http://owni.fr/2010/05/07/sainte-aubenas-priez-pour-nous/feed/ 3
L’info participative selon Rue89, Lepost et Citizenside http://owni.fr/2010/02/22/l%e2%80%99info-participative-selon-rue89-lepost-et-citizenside/ http://owni.fr/2010/02/22/l%e2%80%99info-participative-selon-rue89-lepost-et-citizenside/#comments Mon, 22 Feb 2010 18:26:14 +0000 Tatiana Kalouguine http://owni.fr/?p=8814

Aaaah, les « nouveaux métiers du journalisme » ! Ce sujet débattu et rebattu passionne tant et plus. C’était justement le thème d’une conférence qui se tenait mercredi dernier (17 février) à la Cantine à Paris. Cinq représentants de la presse online étaient venus à l’invitation du Social Media Club présenter leurs méthodes de travail. Au programme: le journalisme « crowdsourceur » , « en réseau » , « coproducteur » , mais aussi « d’enquête » ou « d’actualité » -ces derniers on l’avouera n’étant pas de la plus grande nouveauté. Passons sur ces étiquettes collées un peu arbitrairement sur tel ou tel intervenant. L’intérêt de la rencontre était surtout de montrer les approches différentes des médias « participatifs »…

Pour des raisons de cohérence, je ne vais m’intéresser ici qu’à trois des cinq participants : Pierre Haski, directeur de publication à Rue89, Philippe Checinski, cofondateur de Citizenside, et Alexandre Piquard, rédac’ chef adjoint du Post*

Voici donc pour commencer Pierre Haski, de Rue89, grand conférencier devant l’éternel et très présent sur ce blog.

Une fois n’est pas coutume, plutôt que de parler de la philosophie de Rue89, ou encore de son modèle économique décalé (sujets déjà rabâchés ici et ici), Haski nous fait cette fois pénétrer dans l’arrière-cuisine de l’info. Comment s’organise la rédaction? Quel est le rôle des internautes? Comment sont gérés les commentaires?

« Tout est dans le processus » , annonce-t-il en préambule, paraphrasant Jeff Jarvis…

(12:56)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Les « nouveaux métiers » selon Pierre Haski et le retard des écoles de journalisme…

(0:58)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

S’avance ensuite Philippe Checinski, cofondateur de Citizenside, très à l’aise lui aussi dans la présentation de son agence d’achat/vente de films et de photos d’actu. C’est un fait, assure-t-il, « tout le monde a envie de témoigner de ce qui se passe dans son village, et qui n’intéressera pas les grands médias. » Il fallait être fou pour ne pas en faire un business. D’ailleurs des appli mobile sous Android et iPhone permettent d’ores et déjà d’envoyer directement vos photos à Citizenside.

Le modèle économique de l’agence repose sur la vente des images à des médias partenaires en France et à l’international (voir ici le partenariat qui vient d’être conclu avec Le Parisien). Clé de répartition des revenus : 65% en moyenne pour l’auteur et 35% pour l’agence (et non l’inverse, comme je l’avais écrit plus tôt, argh).

Anticipant les critiques habituelles sur la vérification des sources, Checinski déroule l’argumentaire : « Lorsqu’un document nous arrive, il est vérifié par des journaliste à trois niveaux : qui est celui qui envoie? quand à été prise la photo? l’image a-t-elle été retouchée? » Il détaille les outils utilisés pour ce faire…

(8:36)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Question sur le droit à l’image: le risque de plaintes est répercuté sur le média qui achète l’image…

(0:59)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Voici enfin Alexandre Piquard, du Post, qui nous présente la grande communauté des contributeurs/auteurs du site d’info. Derrière lui, un graph de cercles concentriques symbolise les différents niveaux de participation. Il y a le cercle des journalistes professionnels (ils sont 6 au Post), celui des blogueurs invités (une trentaine) et enfin le cercle des gentils membres (environ 40.000), qui pondent quand même entre 500 et 700 articles par jour et 7000 commentaires !

L’info participative ne rigole pas sur lepost : sur les 100 articles de « Une » qui défilent chaque jour, un tiers provient des journalistes, un tiers des blogueurs et un tiers des internautes…

(7:36)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Alexandre explique ensuite comment chaque salarié du Post à a cœur de mieux connaître sa communauté. Un vrai boulot : de quel bord politique est ce blogueur, qui sont ses relations, où travaille sa belle-mère et surtout quelles sont ses motivations pour poster (c’est vrai ça, pourquoi bloguer gratuitement?). Bel éloge de la « finesse » des relations virtuelles…

Il expose aussi dans cette vidéo les pistes d’évolution du site. Où l’on apprend que lepost.fr travaille en particulier à une meilleure « signalisation » des articles car, croyez-le ou non, « il existe encore des gens qui ne savent pas qu’une info brute n’est pas une info totalement validée par la rédaction. »

(6:53)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Question vicieuse de la salle sur la politique de rémunération au Post…

(1:35)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Tangui Morlier, de l’association Regards Citoyens, conclut en comparant les techniques des médias online au fonctionnement de la presse quotidienne régionale. Ce n’est manifestement pas l’avis de Pierre Haski…

Cliquer ici pour voir la vidéo.

* Précision : les interventions de Jean-Luc Martin-Lagardette , journaliste et auteur de l’enquête participative avec la communauté d’AgoraVox sur l’obligation vaccinale, et l’approche militante d’Augustin Scalbert, de la campagne Libertés d’informer, toutes deux fort intéressantes, feront l’objet de deux billets séparés.

Article initialement publié sur La Voix du dodo

Photo de une nielshendriks sur Flickr

]]>
http://owni.fr/2010/02/22/l%e2%80%99info-participative-selon-rue89-lepost-et-citizenside/feed/ 1
Les données ouvertes, futur eldorado du journalisme http://owni.fr/2010/02/08/les-donnees-ouvertes-futur-eldorado-du-journalisme/ http://owni.fr/2010/02/08/les-donnees-ouvertes-futur-eldorado-du-journalisme/#comments Mon, 08 Feb 2010 09:18:43 +0000 Tatiana Kalouguine http://owni.fr/?p=7741 Responsable des « projets d’anticipation » au pôle Télécoms et Médias de Sofrecom (filiale R&D de France Telecom), Valérie Peugeot passe ses journées à tenter d’imaginer le futur : medias sociaux, internet des objets, biens communs du web, etc. Une sorte d’Aldous Huxley moderne… dont les romans ne seraient pas de la fiction. Valérie intervenait jeudi 28 janvier à la Cantine sur le thème « Web des données, données ouvertes » . Je lui ai demandé quelle était sa vision d’un métier plein d’avenir, nous dit-on : le datajournalisme

Qu’on ne s’y trompe pas. Si le sujet des données « ouvertes » (ou « libérées ») passionne surtout les geeks -et déjà quelques « marketteurs »-, il ne devrait pas tarder à intéresser d’autres communautés. A commencer par les médias qui vont vite comprendre le formidable potentiel que constitue cette nouvelle matière première pour les métiers de l’info. Voilà que je me prends à rêver: dans le meilleur des mondes, les « open data » pourraient-elles nous offrir à nous journalistes l’occasion de nous réapproprier ce rôle d’intermédiaire qu’on a de plus en plus tendance à nous contester ?

Mais écoutons plutôt notre spécialiste…
1) Qu’est-ce qu’une donnée « ouverte » ou « libérée » ?
(1:11)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

2) On a beaucoup parlé de data.gov, le site américain de partage des données des collectivités et de l’Etat (suivi il y a peu de son équivalent britannique). En quoi consiste ce site et quel est l’intérêt de ces bases de données pour l’internaute, le citoyen ?

(2:06)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

3) Quel peut-être le rôle du journaliste face à ces masses de données ?

(1:00)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

4) Qu’entendez-vous précisément par la notion d’ « intermédiaire » ou de « médiateur »?

(2:21)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

5) Où en est l’Etat français quant à l’ouverture des données publiques ?

(1:45)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

6) Et pourquoi chez nous ça bloque ?

(2:00)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

7) On a parlé des données publiques, provenant des différentes institutions dépendantes de l’Etat et des collectivités locales. Qu’en est-il des bases de données alimentées par les internautes eux-mêmes ? Comment s’assurer de la fiabilité des données communiquées par des anonymes (là, le journaliste est forcément interpellé) ?

(3:57)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Fin de l’entretien.

Voici maintenant, pour les plus passionnés d’entre-vous, l’intégralité du speech de Valérie Peugeot à La Cantine (où elle ne parlait pas spécifiquement de datajournalisme), ainsi que le diaporama qui l’accompagnait…

Eléments de contexte : la salle est minuscule mais bondée en ce jeudi matin. Le public : rien que des garçons munis de notebooks (on est bien à la Cantine). Mon voisin filme et retransmet en live avec son iPod via Ustream et twitte en même temps, hum. Je me sens plus dodo que jamais avec ma vieille camera Canon datant de 2001, mais passons. Deuxième étonnement : ce public est pointu, connaît bien le dossier et s’implique à fond dans le débat.

Si vous êtes prêts à enquiller ces vidéos, votre patience sera récompensée. Car ce thème des données ouvertes est plein de tiroirs et soulève une multitude de questions d’ordre technique, politique, sociologique et même philosophique. Et les réactions épidermiques de la salle à cet exposé donnent un bon avant goût des grands débats qui agiteront la vie publique française dans les années à venir, lorsque (on l’espère) l’APIE (Agence du patrimoine immatériel de l’Etat) se décidera à ouvrir les données « publiques »… au public.

J’attends vos commentaires !

Voici les 3 premières vidéos, de 15 à 20 min chacune. Il y en a 3 autres, que je diffuserai en fonction du nombre de visionnages (c’est un truc assez lourd à gérer) :

1/6 (15:18)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

2/6 (19:41)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

3/6 (19:50)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Pour aller plus loin :

Le journalisme de données, les données ouvertes et la dictature de la transparence, par Fabrice Epelboin sur ReadWriteWeb.

Open Government data presents new journalism opportunities and legal challenges, un billet de l’avocate Hellen Fu, sur le blog Citizen Media Law Project

Le database journalism pour nous sauver du « frogboiling », par Caroline Goulard, sur le blog Databasejournalism.

Pour un journalisme de données, par Nicolas Vanbremeersch (Versac), sur Slate.fr

A visiter aussi: Windows on The Media, le blog de Nicolas Kayser-Bril, jeune pionnier du datajournalism à la française qui explique sa démarche et publie quelques unes de ses enquêtes.`

>> Article initialement publié sur La Voix du dodo

>> » Illustration de page d’accueil par Stéphan sur Flickr

]]>
http://owni.fr/2010/02/08/les-donnees-ouvertes-futur-eldorado-du-journalisme/feed/ 0
Même pas peur en 2010 ? http://owni.fr/2010/01/18/meme-pas-peur-en-2010/ http://owni.fr/2010/01/18/meme-pas-peur-en-2010/#comments Mon, 18 Jan 2010 18:10:10 +0000 Tatiana Kalouguine http://owni.fr/?p=7077 C’est ma fête today, alors oui, j’ai tous les droits, comme par exemple celui de balancer des vidéos vieilles de trois mois. J’avais mis en boîte plusieurs « paroles » d’étudiants croisés dans les couloirs des Assises du journalisme en octobre à Strasbourg. En me les repassant, je me rends compte que la génération « Y », bien qu’ayant parfaitement intégré la conjoncture pas du tout rigolote, ne semble pas en éprouver d’angoisse particulière… troublant pour le dodo insomniaque que je suis. Voici donc un billet « roulez jeunesse! » pour démarrer 2010 avec la pêche, mais aussi quelques interrogations…

Voici Charlotte Gabas et Cécile Loial, de l’IPJ, caméra en main tout comme moi, au cocktail de clôture des Assises.

La crise pour elles ? Un challenge « excitant » qui imposera la notion de journalisme « plurimédia » et les professionnels capables de manier l’écrit, le son, la vidéo, la photo, que sais-je encore – pour info, ce thème du « journaliste Shiva » (en fait plutôt Vishnu) a été amplement débattu lors de cette grand messe et a permis de mettre au jour une sorte de gap générationnel parmi les journalistes présents.

Pour ces deux jeunes filles, comme pour la plupart des jeunes présents, le problème ne se pose pas du côté de la technique (contrairement aux dodos-journalistes de la génération précédente, dont je fais partie). Non, ce qui les chiffonne c’est surtout comment « valoriser ces compétences » au moment de leur entrée sur le marché du travail. Autrement dit d’être capable de « vivre dignement du métier de journaliste » …

Cliquer ici pour voir la vidéo.

En voici un pour qui la technique n’est vraiment pas un souci et qui fonce tête baissée sans se poser de question : Louis Villers, étudiant à l’ESJ Paris.

Créateur du site L’Interview.fr en 2007, ce « web-reporter » traîne ses guêtres d’un bout à l’autre de la planète avec son Nikon (de sa propre initiative et sans aucune commande) et rapporte des web-documentaires qu’il tente ensuite de faire diffuser sur des médias en ligne. Avec son pote Alexis Sarini il a passé cinq jours au sommet Copenhague et réalisé un web-documentaire par jour, diffusés sur son site. Ils viennent de repartir pour une tournée documentaire en Europe de l’Est. Vous retrouverez très prochainement ces deux compères sur le Dodo pour une interview croisée où ils me dévoilent les coulisses de leur dernier web-docu.

Louis parle ici d’un autre projet en cours, le lancement de Youth Media France, sorte de réseau social pour jeunes journalistes…

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Mélodie Viallet est fraîchement diplômée d’un master de droit public après des études en sciences politique à l’université de Lyon II. Elle se spécialise dans la sociologie des médias, et s’intéresse plus précisément à « la marge de manœuvre des journalistes de PQR » (le thème de son mémoire) et « la liberté d’expression des journalistes en France » (sujet d’un deuxième mémoire)… Waou!

Eh bien le moins qu’on puisse dire est que Mélodie n’a pas été enthousiasmée par ce qu’elle a entendu aux Assises. En particulier lors d’une conférence intitulée « comment mieux informer en .fr » qui s’est contentée selon elle d’opposer journalistes web et journalistes papier au lieu de répondre à la question posée. Tout à fait d’accord Mélodie !!!

Elle ne se prive pas de tacler les « vieux journalistes » qui ne se rendent pas compte que les jeunes ne lisent plus du tout la presse papier, et s’inquiète au passage du peu d’intérêt de la profession pour des sujets cruciaux comme la protection des sources. Aaaah ! comme tout cela est rafraîchissant et nous sort de nos querelles intestines (blogueurs vs old-media par exemple). Ecoutez-la :

(2:49)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Je glisse ici deux phrases de Benjamin Legendre, tout jeune journaliste à l’AFP et tout à fait d’accord avec Mélodie Viallet à la sortie de la conférence sur la presse « .fr »…
N’y voyez pas une provoc de ma part, juste la volonté d’insister sur un sentiment partagé par plusieurs personnes avec lesquelles j’ai discuté après cette conf’: tous étaient d’accord sur la nécessité de mettre un terme à cette querelle stérile entre web et médias « traditionnels », dont on trouve encore l’illustration ici.

(0:25)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

« On a un peu peur mais en même temps on sent une vraie volonté de faire bouger les choses et des solutions commencent à naître » , résume Ariane Kujawski, étudiante au CUEJ, qui reflète bien le sentiment général. Elle aussi s’attend à devoir plus tard manier tous les médias, et ne s’en formalise aucunement : « De toute façon on nous demandera de faire du son, de la vidéo et du texte, tout cela en faisant de la photo… Il faudra s’y faire. »

(1:30)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Quand à moi, je ne sais pas si je me sens si rassurée que cela finalement…

Le « plurimédia » comme une fatalité. Que pensez-vous de cette idée ? N’est-on pas tout simplement en train de faire disparaître certaines spécialités de notre métier, sous prétexte de pression économique? Moi qui suis journaliste « écrivaine », puis-je me prétendre vidéaste ? (mouais) photographe? (certainement pas) preneuse de son? (arf, j’aimerais bien mais non). Et pourquoi pas dessinatrice de presse tant qu’on y est? Les auditeurs vont-ils vraiment y gagner avec cette vague de journalistes « spécialistes en tout »? Et l’info dans tout ça? Sans compter le coût humain et la charge de travail imposée à ces jeunes recrues surmotivées… Est-ce être réac que de poser ces questions?

» Article initialement publié sur La Voix du Dodo

]]>
http://owni.fr/2010/01/18/meme-pas-peur-en-2010/feed/ 2
Antoine Daccord, community manager, journaliste mutant http://owni.fr/2009/12/23/antoine-daccord-community-manager-journaliste-mutant/ http://owni.fr/2009/12/23/antoine-daccord-community-manager-journaliste-mutant/#comments Wed, 23 Dec 2009 09:31:09 +0000 Tatiana Kalouguine http://owni.fr/?p=6388 A quoi sert un « community manager » dans un site d’info? Quelles sont ses responsabilités? Est-ce un journaliste? Comment amène-t-il les internautes à collaborer? Antoine Daccord, un des premiers à exercer ce tout jeune métier (il a débuté à lepost.fr puis à Libération.fr), nous raconte son quotidien à la rédaction du site lefigaro.fr où, dit-il, émerge « une nouvelle race de journalistes » . Mazette…

(4:01)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Antoine Daccord intervenait jeudi 17 décembre à une conférence du CFPJ Lab intitulée Comment développer l’intérectivité de son site sans perdre son indentité? Il était aux côtés de Charlotte Pascal, responsable du site M6 & MSN Actualités

En plus de la flotte de sites qui gravite autour du vaisseau-mère (et que décrivait Bertrand Gié dans un précédent billet), le site du Figaro prend grand soin de travailler son interactivité avec ses lecteurs. Serait-ce l »explication de son succès? Peut-être…

Lefigaro.fr c’est « le premier site d’infos depuis 14 mois » , se félicite l’intéressé. Volume : 6,1 millions de visites uniques en octobre après un pic de 7 millions en septembre. Mais c’est surtout « plus de 400.000 commentaires par mois« .

Que le site ait recruté un community manager (CM), alors que d’autres comme lemonde.fr, liberation.fr, lepoint.fr s’en passent n’est pas anodin. Si les CM sont légion dans les grandes entreprises qui misent sur internet et les réseaux sociaux pour donner un coup de fouet à leur politique marketing, ils se comptent sur les doigts d’une main dans l’info. A ce jour, seuls lepost.fr et lexpress.fr utiliseraient les services de CM.

Alors à quoi donc que ça sert hein ? Eh bien par exemple à amener les lecteurs-internautes à participer à la rédaction. « Lefigaro.fr était l’un des premiers sites à ouvrir tous les articles aux commentaires des lecteurs. Aujourd’hui nous essayons d’enrichir l’info avec eux » , précise Daccord.

Et cela peut aller très loin. Le 11 décembre 2009, lefigaro.fr a diffusé son premier article entièrement rédigé par un internaute sous le titre : « Violente altercation dans un avion : un internaute témoigne »

Daccord explique ici comment la rédaction à été amenée à publier ce témoignage après vérifications et quelques coupes dans le papier d’origine…

(3:07)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Deux exemples de tentatives récentes pour pousser encore plus loin l’interactivité du site :

- la question d’actu : « Ca marche très bien, surtout quand on demande aux internautes si Domenech doit rester entraîneur de l’équipe de France. » Chaque matin ce sont plus de 100.000 personnes qui se connectent pour répondre à ce oui/non, « un sondage sans aucune valeur de panel » , tient-il à rappeler. Les résultats sont publiés dans le journal papier du lendemain.

- les réseaux sociaux : le Figaro possède son propre réseau social sur son site, qui vient de souffler sa première bougie. A ce jour, 60.000 comptes sont actifs. Mais l’objectif d’Antoine Daccord est aussi de « faire vivre la marque hors les murs » . Le Figaro est donc présent sur Facebook (6.000 fans et de 100 à 200 commentaires par articles publiés) et Twitter.

Un petit couac cependant: il semble que le site soit victime de son succès. Avec 15.000 commentaires envoyés par jour, la promesse de publication rapide sous la demi-heure est parfois difficile à tenir, surtout que la direction souhaite continuer à pratiquer la modération « à priori » (le commentaire est relu et approuvé avant d’être mis en ligne).

Qui l’eut cru ? Ce n’est pas la rédaction qui est chargée d’effectuer la modération des commentaires du site du Figaro mais une équipe de 7 personnes dépendant d’un prestataire ! Etonnant, même si un salarié du Figaro est censé superviser l’affaire 24 heures sur 24.

Plus les visiteurs affluent, plus les choses se compliquent. Temps réglementaire pour la lecture d’un commentaire : 6 secondes (sic), « mais parfois il faut y passer 5 minutes » . Attention danger? « Notre objectif est de doubler ces effectifs pour pouvoir effectuer une double lecture, assure Daccord. L’enjeu est peut-être là… mais c’est impossible pour le moment. »

» Article initialement publié sur La Voix du Dodo


]]>
http://owni.fr/2009/12/23/antoine-daccord-community-manager-journaliste-mutant/feed/ 4
Mon kiosquier vend des briquets à Château-Rouge http://owni.fr/2009/12/16/mon-kiosquier-vend-des-briquets-a-chateau-rouge/ http://owni.fr/2009/12/16/mon-kiosquier-vend-des-briquets-a-chateau-rouge/#comments Wed, 16 Dec 2009 19:57:08 +0000 Tatiana Kalouguine http://owni.fr/?p=6265 C’est marrant ça : alors que je m’apprêtais à publier cette interview de Nidal, mon marchand de journaux du côté de Barbès (interview datant du mois d’octobre), voici que Philippe Couve diffuse sur l’Atelier des médias (RFI) un reportage radio sur le même principe avec deux kiosquiers, Denis et de Jacky, l’un du côté de la Chapelle et l’autre vers le très chic Saint-Germain des Prés…

(5:39)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Ces trois témoignages empreints de tristesse illustrent bien la lente agonie de la presse écrite payante, confrontée aux supports numériques mais aussi aux journaux gratuits. Dans le cas de Nidal, les jeunes distribuant Direct Matin ou Metro se postent juste derrière son kiosque, à la sortie du métro, pile au moment des départs au travail, et choppent les passagers au moment où ils s’engouffrent dans l’escalier.

Enfin, recueilli grâce à Twitter, voici un post de Nicolas, qui a lui aussi interrogé son marchand de journaux à Besançon et qui livre ses inquiétudes dans un billet, cette fois en version écrite sur le Blog de la Boucle (plate-forme de 20 Minutes).

Le tout faisant un petit dossier multimédia permettant de mesurer les efforts qu’il faut aujourd’hui déployer pour vivre de la vente des journaux.

» Article initialement publié sur La voix du Dodo

]]>
http://owni.fr/2009/12/16/mon-kiosquier-vend-des-briquets-a-chateau-rouge/feed/ 1
Google vs presse française : le clash a bien eu lieu http://owni.fr/2009/12/10/google-vs-presse-francaise-le-clash-a-bien-eu-lieu/ http://owni.fr/2009/12/10/google-vs-presse-francaise-le-clash-a-bien-eu-lieu/#comments Thu, 10 Dec 2009 14:07:17 +0000 Tatiana Kalouguine http://owni.fr/?p=6078

Le match s’est déroulé vendredi matin dans une minuscule salle obscure, au sous-sol de l’Espace Cardin à Paris. Visiblement ébranlé, Carlo d’Asaro Biondo, représentant de Google en Europe de l’Est et du Sud, a répondu aux attaques croisées de Nathalie Collin, présidente du directoire de Libération, et de Philippe Jannet, PDG du Monde Interactif. « Ca ressemble à un procès » a lâché un moment l’accusé, dans un accès de grande fatigue. Si ce n’était Mister Google, on aurait presque compati…

Round 1

Nathalie Collin amorce le débat sur le développement des outils mobiles de diffusion de la presse. Enthousiaste, Carlo d’Asaro se lance dans un éloge du Kindle:

« Lorsque je suis aux Etats-Unis, j‘achète les Echos du jour à 1,75 euro sur le Kindle, ce qui est un bon prix que je paie volontiers. » Il se fait immédiatement taper sur les doigts : « Il reste 30% pour Les Echos » rétorque Philippe Jannet, assis dans la salle au deuxième rang. « Dans les contrats de Kindle il ne reste que 30% à l’éditeur de contenu » , précise Nathalie Collin.

Défense d’Asaro: « Bon, alors c’est que le contrat de Kindle n’est pas bon… » Eclat de rire de la salle. Ca commençait mal…

(4:50)

On sait donc désormais que 80% du chiffre d’affaires de Google sont réalisés avec des entreprises de services (voyages, finance, distribution) et que la presse ne génère quant à elle que 1,5% à 3% de ce chiffre, selon les pays (3% à 5% des recherches sur le moteur). Ce qui n’est pas des plus réjouissant.

Round 2

Philippe Jannet, impatient, s’empare ensuite de la parole : « Comment expliquez-vous que l’Irep (Institut de recherches et d’Etudes publicitaires) estime entre 800 et 900 millions d’euros le chiffre d’affaires de Google en France sur la publicité, alors que la déclaration de Google France n’est que de 40 millions? Où sont passés les 760 millions? » D’Asaro botte en touche et aggrave son cas : « Google est une entreprise cotée aux USA, je n’ai pas le droit de vous parler des chiffres de Google en France. »

Jannet ne lâche pas : « Vous dites que vous avez changé la dimension du gâteau publicitaire mais Google prend quand même de 40 à 70% du gâteau. »

D’Asaro s’embarque dans une longue justification – où l’on apprend quand même que Google distribue chaque année 6 milliards de dollars à ses fournisseurs de contenus pour un chiffre d’affaires mondial de 21 milliards.

Peu convaincant et embrouillé, il finit par conclure par un : « Il ne suffit pas de taper sur Google pour changer le comportement des usagers » (qui ne refroidit nullement ses deux interlocuteurs)…

(5:11)


Round 3

« Le net ce n’est pas que des outils, c’est aussi des cerveaux, embraye Nathalie Collin. Quand vous utilisez nos contenus, ça a de la valeur. Je pense que la valeur intellectuelle aura toujours plus de valeur que le plus beau moteur de recherche du monde. »

Là, on met le doigt sur une plaie ouverte : « Google fournit du trafic, ce qui en soi à une énorme valeur (..) si notre trafic ne vous intéresse pas, vous n’avez qu’à ne pas y être. » Et toc !

(4:52)


Round 4

Philippe Jannet reprend un jeton pour jouer. Il dévoile au public ahuri le « deal » que propose aujourd’hui Google aux éditeurs de presse : enregistrer les traces et les profils des lecteurs pour ensuite réutiliser ces fichiers (dingue, non?).  « Je ne suis pas prêt à vous aider demain à vendre moins cher sur d’autres sites aux gens qui sont passés chez moi la publicité que moi je pourrai leur vendre » , s’insurge le PDG du Monde Interactif.

Au passage, Philippe Jannet accuse carrément la société Google d’organiser une « évasion fiscale » de grande envergure: « Si vous payiez des impôts sur les résultats réels de Google en France, vous ne pourriez pas pratiquer les mêmes tarifs publicitaires que ceux que vous pratiquez actuellement sur les Adwords. »

Cloué, d’Asaro a du mal à se remettre de cette attaque frontale : « Nous avons été contrôlés dans plusieurs pays. S’arroger en juge d’un système, ça c’est de l’arrogance. » Et ça, c’est du débat !

(3:51)


Round 5

Mais d’Asaro a lu jusqu’au bout le petit manuel du top manager qui garde son sang froid en toutes circonstances. Hors de question de se laisser entraîner sur le terrain glissant de la polémique. Vous êtes attaqué? Donnez raison à votre interlocuteur : « Nous sommes prêts à accepter que beaucoup de choses faites jusque là ne soient pas parfaites (…) Nous n’avons pas l’arrogance de penser que tout ce que nous faisons est juste (…) Google est de bonne foi par rapport à son mantra. »

Il ajoute même : « Oui je suis pêcheur, en tant que catholique, mais j’essaie de me corriger. » Priez pour la presse, Seigneur !

(5:46)

Et voici, en exclu du Dodo, l’interview à chaud de Nathalie Collin, encore toute secouée par ce « discours formaté » …

(1:57)

… et de Philippe Jannet, encore tout énervé de constater qu’encore une fois « Google ne nous écoute pas » …

(2:37)

Je vous laisse le soin de compter les points et de déclarer le vainqueur du match… Attention il y a un piège (les gagnants ne sont pas toujours ceux que l’on croit).

Cette conférence était organisée dans le cadre des Ateliers de la Presse par la Fédération nationale de la presse française.

» Article initialement publié sur La voix du Dodo ]]> http://owni.fr/2009/12/10/google-vs-presse-francaise-le-clash-a-bien-eu-lieu/feed/ 8 L’info sur mobile sera locale, sociale et augmentée http://owni.fr/2009/12/03/5920/ http://owni.fr/2009/12/03/5920/#comments Thu, 03 Dec 2009 20:24:20 +0000 Tatiana Kalouguine http://owni.fr/?p=5920

Amaury de Buchet*, grand manitou des technologies de l’information, a conseillé Le Monde Interactif, Mondadori, TF1 ou encore Flammarion. En tant que simple journaliste, on sait rarement ce qui se trame dans les hautes sphères, j’ai donc voulu savoir quelle était sa vision des médias du futur (et donc celle de nos big boss). Aucun doute pour lui : l’info passera avant tout par le mobile. Et de me présenter quatre « applis » Iphone qui préfigurent des grandes révolutions à venir…

(0:45)

1. L’appli Le Monde est ce qui se fait de mieux en ce moment en France en matière de presse sur Iphone.

Ses points forts : navigation aisée, envoi de notifications en « push » sur email en cas d’actu urgente, télé-zapping
Mais aussi ses limites : info sélectionnée, peu d’info locale, pas de géolocalisation, pas de filtre « social »

(2:08)

Certaines technologies devraient vite être adoptées par les médias de façon à mieux exploiter le potentiel du mobile, estime Amaury de Buchet. Et voici trois applis qui pourraient les inspirer :

2. Dis-moi où (sélection de restaurants)
Points forts : géolocalisation, visualisation des résultats sous forme de liste ou de carte, filtre social (connection via Facebook Connect)

(2:04)


3. Twitter (microblogging) : l’appli du moment
Points forts : « faire émerger un signal du bruit ambiant« , grâce à une sélection de personnes que l’on décide de suivre, possibilité de trier l’info en constituant des listes.
Poins faibles : info réduite à sa plus simple expression (140 caractères) mais possibilité d’insérer des liens hypertextes.

(1:47)

4. RobotVision et Metro Paris : deux applis qui exploitent la réalité augmentée
Points forts : la technologie permet de superposer au « monde réel » des informations venant d’internet
Limites : technologie récente et parfois cafouilleuse, comme le prouve cette vidéo…

(3:42)


Conclusion : l’infos sur mobile sera géolocalisée, sélectionnée grâce à un filtre social (mes amis) et en majorité sous forme de video.

(2:13)

Et pour finir, Amaury de Buchet nous parle de « Savoir à grande vitesse », une innovation en cours de développement qui permettra d’accéder à du contenu (infos, archives…) en regardant simplement par la fenêtre d’un train en marche à travers un écran…

(1:58)

Passionnant, mais aussi vertigineux. Car tous ces nouveaux modes de « consommation » risquent bien de changer radicalement notre rapport à l’information elle-même. Se dirige-t-on vers une nouvelle forme d’info-loisir, d’info-jeu, hyper technologique mais forcément légère et ultra-digeste? Une info « fast-food » en quelque sorte…

________________________

* Amaury de Buchet est président d’UlyssCo, cabinet de conseil en management de l’innovation et co-fondateur en 2005 de Faber Novel , société de conseil elle aussi dédiée à l’innovation. Au Medef, il est président d’un comité « management de l’innovation ». Il a aussi été nommé expert de Cap Digital,  le pôle de compétitivité des contenus numériques crée en 2006 avec pour objectif de « faire de Paris et de sa région la référence mondiale du numérique. »


» Article initialement publié sur La voix du Dodo

]]>
http://owni.fr/2009/12/03/5920/feed/ 3
Nicolas Kayser-Bril, data-journaliste http://owni.fr/2009/11/10/nicolas-kayser-bril-data-journaliste/ http://owni.fr/2009/11/10/nicolas-kayser-bril-data-journaliste/#comments Tue, 10 Nov 2009 12:42:44 +0000 Tatiana Kalouguine http://owni.fr/?p=5337 Nicolas Kayser-Bril est jeune et il cherche à vivre du journalisme. Comme des centaines d’autres. Mais celui-là a de l’or dans les doigts : des idées excellentes, un talent pour se faire ouvrir les portes et dénicher les données qui l’intéressent, des compétences en programmation et surtout l’art de mettre tout cela à profit pour créer des outils interactifs et malins. NKB nous parle de son métier : data-journaliste …

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le  genre journalistique a fait ses preuves aux Etats-Unis et aussi outre-Manche. Quelques exemples :

- Data & Taxes 2010, par WallStats.com (site de Jess Bachman, 28 ans). Répartition du buget fédéral américain, révélant les véritables « priorités » de l’administration US.

- EveryBlock, du journaliste Adrian Holovaty, qui vous permet de connaître les crimes et comportements antisociaux  qui ont eu lieu près de chez vous (on peut apprécier l’outil et réprouver les fins, of course)

- Crime Mapper, une moulinette de la britannique National Policing Improvement Agency (!!) , pâle copie de la précédente.

- Stock Ticker Orbital Comparizon, qui utilise la métaphore d’un système planétaire pour représenter les valeurs de l’indice S&P500.

(Bon, il y en a des centaines d’autres…)

Ce que ces outils très différents ont en commun c’est qu’ils nous permettent à vous et moi d’apprécier des bases de données plutôt mastoc grâce à une interface ludique, pratique ou simplement agréable à regarder. Avec en plus un côté interactif qui en fait tout l’intérêt par rapport à un simple graphique en deux dimensions.

En France pourtant (quelle surprise), ce type de documents interactifs a bien du mal à convaincre les sites des grands journaux et même les site d’infos « pure players » sur le web. Je n’en connais qu’un : la Carte de la crise sociale de Mediapart, en fait un simple « mashup » de GoogleMaps, renseigné par la rédaction et régulièrement mis à jour.

Et qui c’est d’après-vous qui se trouve derrière ce classement des députés cumulards sur Le Monde/Le Post  ? Un certain NicolasKB…

Si vous connaissez d’autres exemples de dataJ français, je suis preneuse!

Pour faire connaître son boulot, Nicolas a donc créé son propre blog, Windows on The Media. Il publie aussi sur le site d’Owni et a quelques projets en cours, notamment pour le Monde.fr.

Ce petit gars aurait-il 10 ans d’avance ? Manifestement les promoteurs ne se bousculent pas au portillon. Quelques contacts sont en vue, mais rien de très consistant pour le moment. Le data-journalisme ne nourrit pas encore son homme.

Pour le contacter sur Twitter : @nicolasKB


» Interview réalisée par Tatiana Kalouguine pour son blog La Voix du Dodo

]]>
http://owni.fr/2009/11/10/nicolas-kayser-bril-data-journaliste/feed/ 12