OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 #MIDEM : Les apps mobiles musicales de 2011 http://owni.fr/2011/01/30/midem-les-apps-mobiles-musicales-de-2011/ http://owni.fr/2011/01/30/midem-les-apps-mobiles-musicales-de-2011/#comments Sun, 30 Jan 2011 18:05:12 +0000 Valentin Squirelo http://owni.fr/?p=44345
Cet article a d’abord été publié sur OWNImusic.
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La première des “pitch sessions” de ce MidemNet Lab 2011 avait pour thème les applications mobiles innovantes.

Chacune des start-ups retenues disposait de cinq minutes pour pitcher son app, puis cinq minutes de questions d’un panel de juges parmi lesquels on pouvait retrouver notamment Daniel Klaus d’AppFund ou encore Tim O’Brien de Tapulous/Disney Mobile.

Sur les dix applications présentées, on pouvait clairement définir deux tendances. D’un côté les applications proposant des fonctionnalités de remix, de l’autre celles permettant de créer du lien entre les artistes et leur fans.

Airbuzz

Seule application française sélectionnée au MidemNet Lab, Airbuzz propose de connecter les fans et les artistes à travers leur mobile. Chaque artiste va ainsi pouvoir créer son site et proposer ses mp3, diffuser son actualité, interagir avec ses fans, etc. Particularité de la plateforme, elle est orienté géolocalisation, et vous pourrez donc découvrir les groupes de votre région. Un ensemble d’outils marketing est également proposé aux artistes, notamment la possibilité d’envoyer des push sms à ses fans. Les salles de concert ne sont pas oubliées, et pourront prochainement être intégrées au sein du réseau.

Amidio

Cette start up russe propose un nouveau standard de fichier musical, le .loopj. Utilisé au sein de son application iPhone et iPad, elle permet de remixer les morceaux des artistes au sein d’une interface proposant des fonctionnalités très poussées.

Bounce Mobile

Start up anglaise, Bounce Mobile nous a présenté son premier produit, Fireplayer, une plateforme mobile de remix. Une interface simple et design, où vous pourrez interagir avec le multipiste.

L’application est gratuite, mais vous pourrez ensuite acheter de nouveau morceaux pour 2,39 euros.

Bounce mobile promet de nouvelles opportunités pour engager l’audience par le biais de concours de remix et d’une integration des réseaux sociaux poussée. Autre pan de son modèle économique, la société commercialisera des variantes brandées de son app, qu’elle soit dédiée à une marque, à un artiste ou pour une radio.

JammBox

Créee par la société Jammbox qui a développée l’application mobile de découverte musicale Discovr, Jammbox Magazine sera le premier magazine musical personnalisé sur smartphone et tablette. Melant la géolocalisation, les réseaux sociaux, les contenus brandés et le temps réel, l’application proposera sur vos smartphones et tablettes du contenu enrichi par rapport à vos goûts musicaux.

Clairement une des applications qui nous a le plus impressionné, attendu d’ici quelques semaines.

Mix Me In

Encore une application de remix musical, elle permet aux fans de créer et d’acheter en temps réel des versions alternatives de morceaux de leurs artistes favoris, à la fois par le biais d’une application mobile, mais aussi au sein d’une application Facebook.

Une fois votre remix créé, vous allez pouvoir le partager sur Facebook. Vos amis pourront alors préécouter le son pendant 90 s, et l’acheter.

Une nouvelle façon de consommer un album, déjà testée en 2010 notamment avec une application pour Taylor Swift.

Lokast

Lokast est une application permettant de partager de la musique, des photos, des liens ou encore des vidéos entre utilisateurs de l’app, le tout géolocalisé dans un rayon de 90 metres. Disponible sur iPhone et Android.

Playmysong

Edité par une start up finlandaise, Playmysong est une application qui propose de choisir soi-même la musique diffusée dans le bar dans lequel vous vous trouvez. Déjà présent dans plusieurs bars finlandais, le système a vocation à se développer rapidement dans de nombreux pays. Complètement orientée social, vous pourrez gagner des points et interagir avec vos amis et les autres clients.

Le genre d’application connectant réseaux sociaux et vie réelle que nous adorons ;-)

Songpier

Encore une plateforme mobile promettant de relier les fans et les artistes par le biais de leur smartphone. Choix technologique très interessant, ils ont choisi de développer leur plateforme sous forme de webapp, et sont donc disponible pour tous les devices. Songpier permet de créer en un clic son app musicale et s’oriente vers un modèle freemium une fois sortie de la version Beta.

Mobile Backstage

Comme son nom l’indique, l’application Mobile Backstage de Steam Republic propose de créer son propre réseau social mobile pour engager ses fans, et monétiser son audience par le biais de contenu exclusifs. L’application sera disponible d’ici quelques semaines.

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Toutes les photos de cet article sont tirées des sites des applications, à l’exception de l’image de clé, fourni par ReedMIDEM.

Tous les articles d’OWNImusic sur le Midem

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Zimbalam, vers une boite à outils pour artistes ? http://owni.fr/2011/01/05/zimbalam-vers-une-boite-a-outils-pour-artistes/ http://owni.fr/2011/01/05/zimbalam-vers-une-boite-a-outils-pour-artistes/#comments Wed, 05 Jan 2011 15:45:12 +0000 Valentin Squirelo http://owni.fr/?p=29249 Zimbalam, kezako ?

Zimbalam est un service d’agrégation et de distribution numérique à destination des musiciens indépendants. Il leur permet de distribuer leur musique sur les principales plateformes de vente et de streaming (iTunes, Spotify, Amazon, Deezer…), et de pouvoir ensuite suivre ses ventes et écoutes, grâce à un système de reporting complet.

Côté tarif, la mise en ligne d’un single (1 à 2 titres) vous coûtera 24,99 euros, celle d’un album (plus de deux titres) 34,99 euros. Vous toucherez ensuite 90% des royalties. Par exemple, pour un titre à 0,99 cts vendu sur iTunes France vous toucherez 0,71 cts, 0.0017 € pour une écoute sur Spotify.

Si le service a des concurrents, notamment les américains Tunecore ou CDbaby, Zimbalam reste le choix le plus pertinent pour les artistes français. En effet, vous pourrez placer votre musique sur des services spécifiquement européens tels que Deezer ou Spotify, de même que sur les plateformes des opérateurs téléphoniques locaux.

Zimbalam élargit son offre

Nouveauté 2011, Zimbalam s’oriente désormais vers la stratégie d’offrir une boite à outil complète pour ses artistes. Les deux premiers services dans cette optique sont déjà disponibles : les sites artistes et Zimbalam Fan Connect.

Si l’idée d’un site artiste simple et facile à mettre en place peut être alléchante, celui proposé par Zimbalam est malheureusement bien trop limité pour qu’on le conseille. Tout d’abord, le design est rigide avec un seul template. Difficile donc de véhiculer réellement son identité graphique. De plus, le site est conçu pour accueillir le player Zimbalam, qui est malheureusement uniquement en flash. Votre site ne sera donc accessible ni de l’iPad, ni de la plupart des smartphones.

Mais le choix le plus décevant est celui de l’url du site. Impossible de relier votre propre nom de domaine à votre site artiste Zimbalam. Vous êtes (pour l’instant ?) obligé d’utiliser une adresse de type nomartiste.zimbalam.com… Autant dire qu’au niveau de votre référencement, vous partez avec un réel handicap.

Dans ce contexte, difficile de trouver des points positifs à ce service. Si vous souhaitez créer facilement votre site internet, sans toucher au code, autant aller directement s’ouvrir un compte sur Tumblr, Viinyl ou Flavors.me, qui vous permettront de réellement maîtriser votre identité graphique et l’expérience que vous souhaitez offrir à vos fans.

Zimbalam Fan Connect

Si le site artiste nous paraît pour l’instant peu intéressant,  Zimbalam Fan Connect nous a vraiment enthousiasmés. Il s’agit d’un service de newsletter qui va pour permettre de gérer vos envois de mail à vos fans.

Plutôt complet, il propose un outil d’importation de vos contacts et différents templates de mail, le tout couplé à des outils d’analyse statistiques, et à des données utilisateur enrichies, tel que la localisation de vos fans par exemple. Classique, mais complet ! Vous pourrez également proposer un titre gratuit à vos utilisateurs contre leur mail.

Là ou cela devient très intéressant, c’est que Zimbalam inclut 10 000 envois d’emails par mois gratuitement pour chaque artiste inscrit. A titre de comparaison, c’est plus de 20 dollars par mois pour pouvoir envoyer autant de mails avec Fanbridge, le service de référence de gestion de newsletter pour artiste.

Et si vous avez besoin d’envoyer davantage de newsletters chaque mois ? Pour l’instant, l’équipe de Zimbalam agira au cas par cas, même s’ils réfléchissent à un système de forfait ou d’achat de crédits supplémentaires.

Vers une boite à outils complète pour les artistes ?

Zimbalam souhaite à terme proposer un ensemble complet d’outils pour artistes. Une des prochaines étapes sera d’ailleurs la mise en place d’une application de mise à jour des statuts sur les différents réseaux sociaux, prévue pour le second semestre 2011. Si Zimbalam est sur la bonne voie avec son service Fan Connect, son concept de site artiste mériterait d’être revu et amélioré.

Le premier levier serait de proposer une alternative à leur player flash : à l’aube d’une année 2011 où la consommation de contenu sur mobile va encore prendre une ampleur considérable (25% des téléphones en France sont déjà des smartphones connectés), il serait temps de proposer aux artistes une solution plus universelle.

Et vous, qu’en pensez vous ? Avez vous testé ces nouvelles fonctionnalités ? Créé un site artiste Zimbalam ? Les commentaires sont à vous !

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Crédit photo cc Flickr : D’Arcy Norman

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[Objet Musical] OWNImusic vous souhaite un joyeux Noël http://owni.fr/2010/12/24/objet-musical-owni-music-vous-souhaite-un-joyeux-noel/ http://owni.fr/2010/12/24/objet-musical-owni-music-vous-souhaite-un-joyeux-noel/#comments Fri, 24 Dec 2010 14:57:07 +0000 Valentin Squirelo http://owni.fr/?p=40099

On y est, c’est Noël !

Et pour fêter cela, nous souhaitions vous faire découvrir les 14 artistes que nous avons diffusés sur OWNImusic depuis notre lancement en août 2010.

Voici notre cadeau : les morceaux des artistes OWNImusic sous la forme d’un objet musical à partager sur Facebook et sur vos blogs.

Il vous suffit de partager le lien de cet article sur Facebook, ou de cliquer sur le bouton share du player, pour l’embarquer au sein de votre mur sur le réseau social.

Vous pouvez également l’intégrer directement sur votre blog ou site, en collant le code d’embed situé à la fin de cet article.

Passez tous de très joyeuses fêtes, en musique évidemment !

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Voici le code à intégrer dans votre blog ou site le Best Of Noël OWNImusic. Pour Facebook, il suffit de partager le lien de l’article !

<object id="OWNImusicXmas" classid="clsid:d27cdb6e-ae6d-11cf-96b8-444553540000" width="398" height="398" codebase="http://download.macromedia.com/pub/shockwave/cabs/flash/swflash.cab#version=6,0,40,0"><param name="quality" value="high" /><param name="bgcolor" value="#000000" /><param name="src" value="http://www.ownimusic.com/operations/ownimusic-xmas.swf" /><param name="name" value="OWNImusicXmas" /><embed id="OWNImusicXmas" type="application/x-shockwave-flash" width="398" height="398" src="http://www.ownimusic.com/operations/ownimusic-xmas.swf" name="OWNImusicXmas" bgcolor="#000000" quality="high"></embed></object>

Crédit image de clé CC : Loguy

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OWNImusic, le best of de Noël http://owni.fr/2010/12/23/owni-music-le-best-of-de-noel/ http://owni.fr/2010/12/23/owni-music-le-best-of-de-noel/#comments Thu, 23 Dec 2010 14:51:37 +0000 Valentin Squirelo http://owni.fr/?p=29010 On y est, c’est Noël ! Et cela fait 4 mois aujourd’hui qu’OWNImusic a été lancé. 4 mois où nous vous avons fait découvrir semaine après semaine des artistes qui nous ont fait confiance en proposant des morceaux, souvent inédits, en téléchargement libre.

En cette période festive, voici notre cadeau : le “Best Of OWNI Noël” des 14 artistes OWNImusic sous la forme d’un objet musical à partager sur Facebook et sur vos blogs.

Il vous suffit de partager le lien de cet article sur Facebook, ou de cliquer sur le bouton share du player, pour l’écouter directement au sein de votre mur Facebook.

Vous pouvez également l’intégrer directement sur votre blog ou site, en collant le code d’embed situé à la fin de cet article.

Passez tous de très joyeuses fêtes, en musique évidemment !

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Voici le code à intégrer dans votre blog ou site le Best Of Noël OWNImusic. Pour Facebook, il suffit de partager le lien de l’article !

<object id="OWNImusicXmas" classid="clsid:d27cdb6e-ae6d-11cf-96b8-444553540000" width="398" height="398" codebase="http://download.macromedia.com/pub/shockwave/cabs/flash/swflash.cab#version=6,0,40,0"><param name="quality" value="high" /><param name="bgcolor" value="#000000" /><param name="src" value="http://www.ownimusic.com/operations/ownimusic-xmas.swf" /><param name="name" value="OWNImusicXmas" /><embed id="OWNImusicXmas" type="application/x-shockwave-flash" width="398" height="398" src="http://www.ownimusic.com/operations/ownimusic-xmas.swf" name="OWNImusicXmas" bgcolor="#000000" quality="high"></embed></object>

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Artistes, uploadez vos vidéos facilement avec Tubemogul http://owni.fr/2010/12/20/artistes-uploadez-vos-videos-facilement-avec-tubemogul/ http://owni.fr/2010/12/20/artistes-uploadez-vos-videos-facilement-avec-tubemogul/#comments Mon, 20 Dec 2010 12:18:52 +0000 Valentin Squirelo http://owni.fr/?p=27371 Les vidéos sont devenues un outil indispensable pour développer la notoriété de son groupe et attirer une nouvelle audience. Si vous en doutiez encore, sachez que Youtube est le deuxième moteur de recherche le plus utilisé après Google, et qu’un nombre prépondérant d’internautes écoute de la musique par le biais cette plateforme vidéo.

Vous avez probablement déjà un compte Youtube, mais avez-vous pensé à publier vos contenus vidéos sur d’autres plateformes ?
Car même si vous êtes présent sur l’hébergeur de vidéo n°1, il y a de nombreux intérêts à publier vos vidéos sur le maximum de sites à travers le monde.

Soyez présent sur un maximum de plateformes vidéos

Toutes les plateformes ne touchent pas le même public. Par exemple, il est indispensable d’être sur Dailymotion, dont l’audience est composé en majorité de Français, si vous visez ce public. De la même façon, si vous souhaitez toucher le public chinois (1,3 milliards d’auditeurs potentiels ca peut vous intéresser), alors soyez présent sur Tudou, le site de vidéo n°1 en Chine.

Plus vous serez présent sur des plateformes vidéos différentes, plus votre référencement dans les moteurs de recherche augmentera. Votre visibilité s’en trouvera accrue de fait.

Le problème c’est que cela prend beaucoup de temps. Uploader sa vidéo sur une vingtaine de site peut facilement vous prendre la journée. Et si vous en réalisez beaucoup, cela devient juste impossible à gérer.

Tubemogul, outil de syndication vidéo

Et si vous pouviez uploader une fois votre vidéo, et qu’elle soit présente automatiquement sur toutes les plateformes où vous avez un compte ?

C’est ce que le service Tubemogul propose. Une fois votre compte ouvert sur le service, vous allez pouvoir relier tous vos comptes youtube, facebook, myspace, dailymotion, etc. Si certaines des plateformes que gère Tubemogul ne vous seront d’aucun intérêt, par exemple iFood.TV ou CarDomain qui ciblent des thématiques tel que la cuisine ou l’automobile, un grand nombre d’entre elles devraient retenir votre attention. Voilà les sites sur lesquels nous vous conseillons de publier vos vidéos :

Youtube, Dailymotion, Facebook, Flickr, iTunes, Metacafé, Myspace, Twitter, Veoh, Vimeo Plus.

Un certain nombres de sites, que vous ne connaissez peut être pas, méritent également votre attention :

5min, Bing, Brightcovee, eBaum’s World, Sevenload, Streetfire, Viddler, Videojug, Yahoo! Video, Zoopy.

Vous pourrez retrouver la liste complète sur le site de Tubemogul.

Tutoriel vidéo : Comment uploader une vidéo avec Tubemogul (en anglais)

Travaillez bien vos mots clés et votre description lorsque vous uploadez une nouvelle vidéo. Ils sont essentiels pour augmenter votre visibilité sur internet.

Pour les mots clés, pensez à inclure votre style musical et les groupes ou artistes qui vous ressemble. Pour la description, n’oubliez pas de placer le lien de votre site internet et/ou de votre page Facebook.

Statistiques : suivez et optimisez la diffusion de vos vidéos

Mettre ses vidéos en ligne facilement c’est bien. Avoir des statistiques précises et complètes sur leur visionnage, c’est bien mieux !

Tubemogul va vous permettre de rassembler en une seule interface les statistiques de vos vidéos. Vous allez pouvoir ainsi avoir le détail de toutes les lectures, sur quel sites, dans quel pays, etc.

Vous pouvez également tracker vos anciennes vidéos, que vous n’avez pas uploader par Tubemogul, et ainsi avoir un panorama complet de votre audience.

Tutoriel : Comment tracker vos vidéos (en anglais)

Vous avez désormais l’outil parfait pour gérer simplement et efficacement votre contenu vidéo. Mais n’oubliez pas l’essentiel : la qualité du contenu !

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Crédit photo : Tubemogul

Crédit photo CC Flickr : Profound Whatever

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Random Recipe ‘Shipwreck’ http://owni.fr/2010/12/13/random-recipe-shipwreck/ http://owni.fr/2010/12/13/random-recipe-shipwreck/#comments Mon, 13 Dec 2010 15:25:53 +0000 Valentin Squirelo http://owni.fr/?p=28781 Il y a certains groupes dont on sait dès qu’on nous en parle qu’ils vont nous plaire. Et lorsqu’on les découvre en live, on en sort bluffé, comme sur un nuage, assuré d’avoir passé un moment unique (et plein d’espoir d’en revivre un très rapidement).

Random Recipe est de ce genre de groupe. Un OMNI (Object Musicale Non Identifié) qui nous fait vibrer sur de multiples influences. Un subtil mashup de folk et de hip hop, où se croisent des sonorités electro, trip hop, en passant par la bossa nova. Au delà de leur album Fold It ! Mold It !,  le groupe a réussi à créer tout un univers autour de sa musique, de leurs concerts lives survoltés jusqu’à leurs nombreuses vidéos virales.

Nous les avons rencontrés à Montréal, quelques jours après les avoir découvert sur scène lors du festival M for Montréal.

De la rue à la scène

Random Recipe, c’est à la base la rencontre de Frannie (chant, guitare chiquita) et de Fab (rap et beat-box), en 2005. Les deux amies se mettent à jammer régulièrement et à jouer dans les rues de Montréal.

Frannie nous raconte : “On a commencé à faire des shows dans la rue, et quelqu’un qui nous avait croisé nous a proposé de venir à une soirée. La soirée en question étant payante, on a proposé de jouer en échange de l’entrée gratuite. Ils ont accepté, et coup de chance, un blogueur de Montréal nous a filmé et a publié la vidéo : notre premier buzz !”

“Dans les mois qui ont suivi, on a rencontré une maison de disque, et on a eu plusieurs propositions de shows, mais rien n’était encore concret. Puis finalement nous avons était invités à jouer lors d’un festival à Montréal, en juin 2008. Nous avons accepté, mais 48 heures avant le show, nous n’avions toujours pas réellement de morceaux… (rires) Nous avons appelé Vincent (guitare, basse), le grand frère de ma meilleure amie, et son ami Liu Kong. Et ils sont venus nous sauver à la dernière minute ! Depuis le groupe est resté dans cette formation.”

Ce qui nous différencie, c’est les happenings !

Dans une époque où la production musicale est devenue accessible, où l’on peut créer un album avec un ordinateur et quelques logiciels, la nécessité de sortir du lot quotidien de nouveaux groupes et de nouveaux albums est devenue impérative pour avoir la chance d’être écouté.

Ils l’ont très bien compris :

Aujourd’hui il faut réussir à se démarquer. On a eu de la chance de trouver très tôt notre “trademark”, notre particularité. On est le groupe qui fait des performances improvisées dans des endroits improbables.

Et c’est en tout logique qu’ils ont eu la chance d’avoir leur Take Away Show sur la Blogothèque, filmé dans la rue lors du FME 2009 en Abitibi-Témiscamingue (Nord du Québec).

Cliquer ici pour voir la vidéo.


C’est également à travers de nombreuses vidéos diffusées sur le web que Random Recipe a réussi à se faire connaître.

Frannie : “La compagnie de disque nous a donné une petite caméra flip, toute simple, et nous avons commencé à nous filmer de plus en plus. C’est vraiment le même processus que lorsque nous créons de la musique, on essaie des choses, et si cela nous plaît, on les garde. Bon, sauf que nous avons aucun talent pour la vidéo ! (Rires) Les gens aiment ça, car ces vidéos font ressortir nos personnalités. Autant dans certains groupes, les personnalités sont un peu cachées derrière la musique, autant ce n’est pas notre cas. Sur scène, nous sommes tous les 4 très présents, nous essayons de communiquer le plus possible au public. Les vidéos que l’on diffuse sur le web sont une suite logique de cela.”

Vincent : “Je ne pense pas que l’on se rend compte à quel point elles se diffusent. On a un peu l’impression de les faire pour nos amis sur Facebook, comme si ils n’étaient que 25. Et d’un coup on voit que la vidéo a dépassé les 4000 visionnages. On ne pense pas au marketing, ou à notre visibilité en les faisant. C’est juste des situations qui nous font rire, et on veut en garder une trace. Une fois que cela est fait, autant le partager avec tout le monde.”

Random Recipe

Explosifs en live !

Si leur album, sorti en septembre au Canada, est sans hésiter un de ceux qui nous auront marqué en 2010, il reste que l’expérience Random Recipe ne saurait être complète sans les voir en concert. Rarement un groupe aura été aussi engageant sur scène : donnez-leur une salle et un public qui ne les connaît pas encore, vous pouvez être assuré de voir la foule conquise et bondissante en rythme au bout de quelques morceaux.

Une énergie rare et généreuse, pour une prestation beaucoup plus spontanée et explosive que l’album, enrichissant d’autant plus l’expérience Random Recipe !

Pour les découvrir, rendez-vous en Avril pour leur deuxième tournée française !

En attendant, savourez “Shipwreck” sur notre site, en téléchargement grauit.

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Retrouvez Random Recipe sur son site web et sur sa page Facebook.

Crédit Photos : Documents remis.

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Oxmo Puccino, a wired artist on OWNI http://owni.fr/2010/12/04/oxmo-puccino-artiste-connecte/ http://owni.fr/2010/12/04/oxmo-puccino-artiste-connecte/#comments Sat, 04 Dec 2010 14:16:26 +0000 Valentin Squirelo http://owni.fr/?p=37943

Retrouvez cet article, et bien d’autres, sur OWNImusic.

Oxmo Puccino est sans conteste l’un des artistes hip-hop les plus talentueux que compte la francophonie. Depuis Opera Puccino, en 1998, il a marqué la scène album après album en maniant la langue française en virtuose. Rencontre à l’occasion de la sortie de son album live.

On nous avait prévenus. Si il y a un artiste avec qui on peut parler de nouvelles technologies, d’Internet, et des mutations de l’industrie musicale, c’est bien lui.

Valeur de la musique à l’heure du web, création musicale, réseaux sociaux ou logiciel libre, rencontre avec le “Black Jacques Brel”.

“Si je suis un geek ? Complètement !”

Depuis quand as-tu perçu l’utilité d’internet pour la musique ?

Depuis 1995, le jour où je suis allé chez la mère d’un de mes amis, elle avait pour son travail un ordinateur avec une grosse boite à côté, d’où sortaient pleins de fils connectés au téléphone, et je savais que c’était cela dont on avait besoin pour aller sur internet. J’ai allumé l’ordinateur et j’ai vu le logo Netscape, et c’est là que tout a commencé ! J’ai tapé Mobb Deep sur le clavier et j’ai vu un de ses clips, de la taille d’un timbre poste. Là je me suis dit, il se passe quelque chose, je peux voir Mobb Deep à la demande !

J’ai du attendre deux ans, vers fin 97, pour avoir mon premier abonnement, en 56k. Mais à l’époque c’était pas facile, il n’y avait que très peu de sites internet et ils étaient en anglais.

Quand as-tu commencé à te servir d’internet pour propager ta musique, quand as-tu créé ton premier site internet ?

L’idée m’est venue assez vite, dès l’arrivée de Napster en 99. Le seul problème était qu’il n’y avait pas encore de demande, il a fallu que j’attende que les gens commencent à arriver vraiment sur internet. J’ai réellement créé mon premier site en 2001, pour le lancement de mon deuxième album, L’Amour est mort. Ce site était un terrain de jeu, représentant une salle de casino, avec déjà des pages et des fonctionnalités cachées, un forum, une vraie expérience autour de l’album. Il avait été réalisé par Soleil Noir.

Au delà de ton utilisation précoce d’internet, peut on dire que tu es un geek ?

Complètement. Mais c’est un mot qui a été galvaudé. Il ne suffit pas d’aimer l’iPhone pour en être un, c’est l’impression que donne ce mot aujourd’hui. Un geek pour moi, c’est quelqu’un qui est toujours au fait des dernières évolutions de l’informatique, qui est un passionné, toujours connecté, quelqu’un qui est informatisé.

Je sais que tu utilises beaucoup Twitter et Facebook. Quel est ton utilisation au quotidien des réseaux sociaux et d’internet ?

Pour moi cela permet de partager des idées et de communiquer. On peut directement accéder à moi par ce biais, mais pas me joindre. Je le mets d’ailleurs souvent sur mes bios “accessible mais injoignable”. Tu peux me donner une phrase, n’importe où dans le monde, et je la reçois. On peut même trouver une de mes adresses mails et m’envoyer des messages, directement sur mon Blackberry. C’est sûr que répondre à tout le monde est un peu délicat dans ma position, mais c’est en tout cas dans cette optique que j’utilise les réseaux sociaux, pour communiquer.
J’utilise internet avant tout pour m’informer, et non pas pour diffuser ma musique. J’ai toujours fait de la musique comme on jette des bouteilles à la mer, et ce n’est pas internet qui a changé ça. J’adore voir des morceaux prendre 4 ou 5 ans à émerger. C’est ce qui est intéressant, il y a beaucoup de choses en sommeil, et tout d’un coup, sans qu’on sache pourquoi, les gens se mettent à l’échanger. Je trouve que c’est l’une des magies du réseau.

En quoi ces nouvelles possibilités de communication apportent-elles quelque chose au sein de ta création ?

Cela ne m’apporte pas forcément d’aide au niveau de la création en elle même, mais plutôt un point de vue, un retour sur ce que j’ai créé. Comme je compte sur moi pour être inspiré, j’attends de pouvoir recueillir les fruits, ce que l’on pense de mon travail. Cela me donne une meilleure idée des gens qui me suivent, leurs goûts et quels autres artistes ils écoutent.

“La valeur marchande de l’art n’est qu’un tarif”

On entend souvent dire aujourd’hui que le concept d’album est sur la fin, lié à un support physique dépassé, et qu’on arrive dans une ère de morceaux one shot, sortis indépendamment les un des autres ou presque. Comment perçois-tu ca, et est-ce que tu prévois de sortir des morceaux de cette façon ?

J’ai toujours vu les albums en termes d’œuvre, pas en termes d’un CD avec une pochette, c’est à dire des morceaux conçus ensemble, pour être écoutés ensemble et liés autour d’une thématique, le tout avec une belle photo et sur un objet. Aujourd’hui, je vois un objet qui est prétexte à aller sur scène, à échanger. On pourrait se poser la question sous un angle commercial, de ventes, mais aujourd’hui le débat ne se situe plus là.
C’est vrai que depuis qu’internet est là on a tendance à penser en termes de singles, de morceaux coup par coup, mais je pense que c’est céder à la facilité, parce que c’est très difficile de concevoir un album. Mais d’une certaine manière, réussir un album en termes d’œuvre, c’est rendre indissociable un morceau d’un autre. Tu écoutes un morceau qui te plaît, et si tu as envie d’en avoir un dans la même saveur, le même parfum, tu ne peux que te retourner vers l’album. Chaque chanson est une couleur, un élément d’un tableau. Ça ne rime pas à grand chose d’apporter juste quelques bouts du dessin, c’est un bon prétexte pour la paresse quelque part. La valeur marchande de l’art n’est qu’un tarif, l’art n’a pas toujours rapporté de l’argent.

Créer une expérience, à l’heure où beaucoup d’artistes semblent livrer une marchandise ?

Ils se trompent tellement ! Et ça, c’est à cause de notre époque, où tout doit être mainstream, tout doit être vendu, tout doit correspondre à certains goûts, alors que ce n’est pas cela du tout.
On est à l’heure de la célébrité inutile, tu es célèbre parce que tu n’as rien fait.

On est à l’heure de la “génération zapping”, où si le morceau n’a pas accroché dans les 20 première seconde on passe au suivant. Est ce que cela influence tes créations ?

Énormément oui. C’est pour cela que je met plus de temps à concevoir mes morceaux, et que j’y attache une importance et une qualité que les autres ne donnent pas forcément. Dans cette époque du zapping, certains artistes sont tombés dans le vice de la quantité, à croire que c’est en inondant les gens que l’on va attirer leur attention. Je n’aimerai pas être un artiste qui débute aujourd’hui, car débuter signifie être maladroit, être moins performant, et la masse d’artiste aujourd’hui t’oblige à être bon tout de suite pour attirer l’attention.

Mais ça n’a rien changé dans la structure de mes morceaux, je prend juste plus de temps, et plus au sérieux, la conception de la chanson.
Dans la quantité, on t’oublie, et internet m’a fait prendre conscience de la rareté. On a l’impression que l’on peut tout mettre sur internet alors que pas du tout. Tout n’est pas sur internet, et je ne mets pas tout sur internet parce qu’il faut garder une part de mystère, une part de rareté. J’ai tweeté l’autre jour une phrase : “Les gens n’accordent pas de valeur à ce qu’ils n’achètent pas”. Il faut donc trouver la valeur d’une autre manière, quelque chose de rare a toujours de la valeur.

Comment intègres-tu les fans à ton univers, à ton aventure ?

Ils ont contribué à mon dernier album d’une certaine façon. Non pas artistiquement et directement, mais par ce que j’ai compris ce qu’ils avaient ressenti avec mes précédents morceaux,  mes anciens disques. J’avais une idée plus précise des gens qui m’écoutent. Je prends note de leurs impressions.

Comment gères-tu cette articulation entre le physique et le numérique, comment réussis-tu à recréer de la valeur en jouant sur ces deux tableaux ?

On ne joue pas, je suis entouré d’une équipe qui passe son temps à réfléchir, à trouver les solutions pour faire les choses au mieux. Nous sommes dans une période où nous testons constamment, et ce que nous faisons est l’objet de nos recherche. Ce n’est pas toujours quelque chose de calculé mais si ce que l’on teste marche nous poussons dans cette direction. Au lieu de dire à tout le monde “on est perdus, on ne vend plus de disques”, on essaie de trouver et d’avancer avec ce que l’on a en main.

Avec l’évolution des usages de consommation de la musique sur internet, la musique est devenu de fait partagée librement et gratuitement. Cependant, la question du droit d’auteur, du copyright reste entière. Comment perçois-tu cette dichotomie entre l’usage et le droit ?

C’est complexe, parce que c’est mélanger les artistes et les industriels. Si jusqu’à présent ils ont eu besoin les uns des autres pour exister, c’est aujourd’hui une question qui se pose avec un grand point d’interrogation. L’indépendance se révèle aux artistes comme une possibilité.

Les artistes et l’industrie ont toujours été en désaccord si on regarde bien l’histoire de la musique, donc quelque part c’est une redistribution des cartes. Si on entends tellement parler du piratage, du copyright, c’est que ce sont les industriels qui ont perdu, en premier lieu, pas forcément les artistes.

Nous n’avons pas encore trouvé d’équilibre, mais cela représente un retour à l’échelle humaine, à un niveau communautaire.

Les opérations de branding, une marque qui s’associe à un artiste, existent depuis longtemps, mais ces dernières années ont a vu une accélération du nombre de ces partenariats. Ces opérations sont souvent présentées comme une nouvelle source prépondérantes dans les revenus d’un artiste. Qu’en est-il dans ton cas, t’es tu déjà associé à des marques ?

Je travaille avec des marques au coup par coup, j’ai des liens affectifs avec quelques marques, mais ce n’est vraiment pas quelque chose de prépondérant pour moi. Je reste centré sur l’artistique, et après c’est au gré des opportunités et des rencontres. Cela se passe rarement avec une marque mais plutôt avec quelqu’un que je connais bien et qui travaille pour une marque. C’est pour cela que c’est plutôt à un niveau affectif. Je ne suis pas au niveau où une marque m’appelle directement.

Considères-tu qu’utiliser internet, communiquer avec ses fans par ce biais, faire du community management fait aujourd’hui partis du métier d’artiste ?

Je ne pense pas que cela fasse parti du métier de l’artiste, le métier de l’artiste est de divertir avec de la qualité, et d’être communicatif. Je fais en sorte que cela ne reste que de la communication. Je ne suis pas tout le temps en train de tweeter mon travail, je tweete plutôt des états de pensée, des mots.

“Dans l’industrie de la musique, le pouvoir passe dans d’autre mains”

Comment vois-tu l’évolution de l’industrie musicale en ces temps de mutations liées à internet ?

Je le vois comme une sorte de changement de contrôle, le pouvoir passe dans d’autres mains. Il n’y a pas si longtemps on voyait des compagnies téléphonique investir dans la musique, on peut s’attendre à tout. Je ne suis pas dans l’utopie d’un système qui serait uniquement contrôlé par les artistes, le contrôle sera repris à un moment ou un autre. Mais uniquement industriellement.

Mais musicalement, nous sommes face à une révolution. On va être témoin d’explosions fantastiques, avec ces mélanges avec le monde, l’accès à la culture de n’importe quel pays en quelques millisecondes, la manière dont on peut apprendre sur internet. La musique est un langage universel, c’est logique que cela colle parfaitement avec internet.

Au niveau de l’international, développes-tu aussi ta carrière à l’étranger ?

J’y ai pensé, mais c’est plus compliqué qu’on ne le croit, notamment à cause de la barrière de la langue. Je reste dans la direction francophone, avec l’espérance d’être traduit par mes pairs. Mais m’internationaliser n’est pas du tout évident même si je reste concentré dans l’optique de produire une musique qui s’écoute bien, et c’est déjà beaucoup.
Il y a bien sur le Québec, mon pays de cœur. J’ai vécu des choses énormes là bas, très fortes, au delà du froid bien sûr !

D’où provient aujourd’hui la majorité de tes revenus ?

De la scène en premier lieu, et ensuite des travaux externes, comme la publicité ou le cinéma. Ce n’est pas en tout cas pas de la vente de musique, c’est quelque chose que j’ai assimilé depuis longtemps. Les maquettes de mon deuxième album (L’amour est mort) se sont retrouvées sur internet un an avant la sortie, cela fait donc un bout de temps que j’ai compris que mes revenus ne se situaient pas là. Je pourrais écrire un bouquin sur les déboires liés à internet !

A ce sujet, quand est-ce que vous me posez la question sur Hadopi ??

On n’avait pas forcément prévu de te poser la question, tu y a déjà répondu récemment dans plusieurs interviews, mais puisque tu en parles, c’est avec grand plaisir que nous t’écoutons à ce sujet!

Il y a quelque chose que je n’avait pas dit lors des précédentes interviews, je me suis rendu compte que parler d’Hadopi c’est nul. Aujourd’hui l’Hadopi n’est plus d’actualité du tout, avec des sites comme Megaupload, Rapidshare ou même Deezer. C’est déjà décalé technologiquement, ca y est c’est fini ! On me parle de lutter contre les torrents, le P2P aujourd’hui, je suis mort de rire, les gens sont déjà passé à autre chose pour télécharger et écouter de la musique.

“Et vous, Mac ou PC ?”

PC, toi aussi ?

Ben oui, quand même. Mac ça plante, ça plante dur ! Et tu es sous Linux ou Windows ?

Windows en dual boot avec Linux, netbook sous linux, et Android pour le téléphone.

Ah ça c’est bien, tape moi dans la main.
Tu vois l’iPhone, c’est séduisant, mais tu es super limité. C’est cher payé pour les gens qui n’ont pas envie de s’embêter, de bidouiller un peu.

Et toi, tu es sous Linux ?

Oui, ca fait six ans que je suis sous Linux. En ce moment je suis Ubuntu Maverick, la dernière version. C’est plus simple, c’est la version développée la plus régulièrement, mais je les teste toutes. J’ai aussi installé sur un de mes ordinateurs, en dual boot, Ubuntu Studio. C’est un système libre, gratuit, pour faire de la musique. Quand tu sais que Pro Tools vaut plusieurs centaines d’euros, Linux te fournit la même chose mais gratuitement.
Il y a aussi l’aspect communautaire, dès que tu as un problème, tu pose la question sur les forums et on te répond dans les deux minutes.

Voilà un bel exemple de la communication qu’apporte internet, non ?

Pas tant que ca. Pour moi, cela revient quand même à des placebos de communication. Ils ont rendus encore plus important le contact physique. On est là à communiquer à distance, c’est une bonne chose, mais tôt ou tard il faut en arriver au contact physique, qui est l’aboutissement normal de cette prise de contact à travers internet. Ce que je vois, c’est que beaucoup de gens utilisent internet pour tout ce qu’ils ne peuvent pas faire dans la vie, donc c’est plus pour moi un révélateur de certains maux qu’un vrai outil de communication. Un outil, il faut savoir l’utiliser, et les gens ne se rendent parfois pas compte de ce qu’ils font. Les gens s’étonnent de certaines dérives, mais ce n’est pas du tout nouveau quand tu connais bien l’outil.

Mais revenons sur Linux. Tu vois l’interface, elle a 5 années d’avance. Mac Os et Windows, tout ce qu’ils font ce n’est qu’une copie de Linux. Mac Os ce n’est qu’un système Linux sur mesure pour les ordinateurs produits par Apple qu’ils vendent à un certain prix. Mais si toutes les marques développent un système basé sous Linux, adapté uniquement à leur ordinateur, cela va devenir complètement dingue ! Apple a compris que les gens pouvaient se satisfaire de la simplicité.

Un univers standardisé, où tout semble facile…

Moins tu comprends les choses aujourd’hui, plus tu es contrôlable. J’ai quitté Windows parce qu’il y avait trop de choses que je ne comprenais pas, je trouvais ça louche. Les bases de registres, tout ce qui t’est caché, ce n’est pas clair !

Tu parles souvent de ça avec ton entourage artistique ?

Ben non justement, je ne peux pas avoir ce genre de discussions. Quand j’arrive avec ce genre de discussion je passe pour un fou. Je n’en discute qu’avec des gens qui sont dans l’informatique.

Une petite question en plus : et l’iPad dans tout ça ?

Je ne suis pas pro Apple, parce que je suis contre les systèmes fermés. Pour moi Apple, c’est une marque qui profite d’une défaillance de la curiosité. Parce qu’avec un peu de curiosité, tu peux te faire un mac.

Et du temps !

Et du temps, mais aussi avec moins d’argent. C’est sur qu’Apple c’est un truc qui se tient très bien, ils ont créé un univers, de beaux design, un concept, une sorte de secte même. Quelque part, je trouve ça très fort d’avoir réussi à créer ça, mais je n’y adhère pas du tout.
Et l’iPad pour moi, c’est un pas de travers. C’est beau, mais c’est complètement inutile

Je fais très attention à ce qui peut prendre le pas sur l’imagination. Autant il y a eu des artistes qui ont pris leur envol grâce à l’outil informatique, autant l’informatique, et l’internet ont pris le pas sur l’imagination de beaucoup.

Les gens confondent ce qu’ils ont vu et ce qu’ils créent. Cela se ressent chez beaucoup de jeunes artistes qui arrivent, qui sont un peu maladroits, et qui ne sonnent pas vraiment mais qui rappellent toujours quelque chose.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cette interview a été réalisée par Lara Beswick et Valentin Squirelo

Crédits photos : Droits réservés David Frasson (live) / Hugues Anhes (portrait)

L’album live Minutes Magiques enregistré à la Cigale est disponible depuis aujourd’hui.

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http://owni.fr/2010/12/04/oxmo-puccino-artiste-connecte/feed/ 4
[Clip] Wikileaks, the truth will set you free http://owni.fr/2010/11/29/clip-wikileaks-the-truth-will-set-you-free/ http://owni.fr/2010/11/29/clip-wikileaks-the-truth-will-set-you-free/#comments Mon, 29 Nov 2010 12:58:47 +0000 Valentin Squirelo http://owni.fr/?p=28391 En pleine actualité avec l’annonce du début de la publication par Wikileaks de plus de 250 000 câbles diplomatiques américain (voir le live blogging sur OWNI.fr), nous vous proposons de découvrir un clip de Dan Bull, rappeur anglais qui s’était illustré récemment avec un morceau contre les accords ACTA.

Nous le retrouvons aujourd’hui avec le morceau “Wikileaks and the need to free speech” où il rend hommage au site spécialisé dans la publication de documents secrets.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Les paroles :

It’s been said that the first casualty of war is truth, And I’m inclined to agree. Listen:

We live in an age of instant information
So isn’t it strange that things have been hidden away from us
Governments think we need to gain their trust
But it’s the other way around, just take a look
Nothing tells us more than raw data does
So it’s important it’s all available to us
Plus put up for debate
And looked at by the public’s gaze
Because there’s a lot more to be gained from taking off the ball and the chain
And the blinkers that have been causing us pain in more than one way
Power to the people? We’ve fallen away from it
There’s a formal name for this, it’s called a dictatorship
And censorship’s not restoring our faith for shit
So let’s rip away the red tape and paperclips
It’s a shame that it’s come to this for freedom of speech
That we need a safe haven for people that leak
But you see, we speak what we seek
And we just seek what we speak, and that’s the truth that’s keeping us free

The truth will set you free
The truth will set you free

The issue’s prickly when it comes to WikiLeaks
Different people see it differently and disagree
Does it pillory the bigotry of ministries of tyranny
Or is it merely hindering the coalition’s victory?
It’s a mystery to me, but look at history
You’ll see that liberty is eager to face up to inquiry
We learnt a heap from Bradley Manning, didn’t we?
We saw conspiracy hidden beneath the sheet of anonymity
This military intelligence is giving me the evidence
We really need to step up and declare that we’re fed up of it
Why should we trust you when everything that does come through
Shows we shouldn’t trust you as far as we could chuck you
Try to silence something, it’ll become amplified
Magnified by wires, waves and satellite
We won’t be pacified by the fact it’s classified
You need a mandate from the people to be ratified
So on their behalf I shall provide this battle cry
To tell the powers that be that we’re clearly unsatisfied
And if you ignore my reasonable plea
That’s just fine by me, cos all the media’s seen
The cause and reason for leaks is more than freedom of speech
It’s also people’s belief that we all need to be briefed
In order to keep all the peace, we ought to police the police
And that takes much more than just the formal PR release
So all in all you see, we speak what we seek
And we just seek what we speak, it’s the truth that’s keeping us free

The truth will set you free
The truth will set you free

Should we listen to the whistleblowers? Of course
Even if it’ll throw us off course?
Of course, cos if you need to suppress the truth
Then I expect that you’ve got some regretful news
But it’s best that you confess and soon
Before we end up less than destitute
Civilian deaths and executions are routine
While billions are spent on weapon producing
Do you think you can reduce the terror threat
By inflicting terror on an infant that’s never witnessed terror yet
Look, if Americans had taken my parents away
I’d never forget my vendetta ’til I’d settled the debt
It’d take more than an open letter to let you know
That what we see’s obviously not democracy, it’s puppetry
This jungle’s burning and we can’t see the wood for trees
Sky’s keeping us dry, so we need someone to leak
Because you see, we speak what we seek
And we just seek what we speak, it’s the truth that’s keeping us free

The truth will set you free
The truth will set you free

Thanks to WikiLeaks – one of the most important websites ever, and thanks to everyone who’s put their personal safety on the line in order to expose something that they feel needs to be known. The truth will set you free.

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Vous pouvez suivre Dan Bull sur twitter @itsdanbull, sur sa page Facebook et sur son site internet www.itsdanbull.com

Crédit photo CC: Dan Bull

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Gene Simmons (KISS): visionnaire à 30 ans, réactionnaire à 60 http://owni.fr/2010/11/19/gene-simmons-kiss-visionnaire-a-30-ans-reactionnaire-a-60/ http://owni.fr/2010/11/19/gene-simmons-kiss-visionnaire-a-30-ans-reactionnaire-a-60/#comments Fri, 19 Nov 2010 16:59:09 +0000 Valentin Squirelo http://owni.fr/?p=28143 Cette semaine se déroule la 5eme édition de M for Montreal, festival visant à favoriser l’export des nouveaux talents canadiens. Des délégués du monde entier se sont réunis dans la capitale pour assister aux nombreux concerts et aux différents moments dédiés à l’échange de carte de visite.

OWNImusic s’est embarqué sur place pour vous ramener quelques perles musicales à découvrir dans les semaines qui viennent… et vous tenir au courant de ce qui se passe par la bas.

Pour l’ouverture du festival, l’organisation a frappé un grand coup. Rien de moins que Gene Simmons, charismatique bassiste de KISS et business man accompli, resté dans les mémoires pour ses nombreuses provocations. Il est également présent tout au long du festival, accompagné des équipes de son reality-show, “Gene Simmons, Family Jewels”. Tout un programme.

En attendant les bijoux de famille de l’ex-démon, conférence de presse et débat sur le branding entre Gene Simmons et le cofondateur de l’agence de communication Sid Lee. Une bonne occasion de se pencher sur cette figure majeure de l’industrie musicale, malheureusement ancrée dans un autre temps.

Visionnaire à 30 ans

Musicien autodidacte et fan de comics, il créé en 1973 le groupe KISS avec Paul Stanley. Dès le début, Gene Simmons prend un main le développement commercial de son groupe. En ligne de mire, un seul objectif: devenir des rock stars. Pour y parvenir, il se fixera pour ligne directrice de faire de KISS une marque.

Le groupe de hard rock va dès le début jouer sur l’identité de ces quatre membres: maquillage délirant et surnoms dignes de stars du catch (The Demon, Starchild, The Catman et The Spaceman). La renommée du groupe explose fin 1975 avec l’album Alive!, qui les propulse en tête des charts. C’est le début de la KISSmania et des concerts spectaculaire, remplis d’effets pyrotechniques, qui donneront définitivement un autre sens au concept de rock star.

Gene Simmons va développer les licences et le merchandising (plus de 2 500 produits différents à leur nom aujourd’hui) qui vont donner du poids à la marque KISS et générer des centaines de millions de dollars. La marque a d’ailleurs été évaluée à plus de 1 milliard de dollars.

Au delà de cette stratégie de marque, Gene Simmons a également été également mis en place un véritable plan de conquête et de fidélisation de ses fans. Bien avant que le “direct to fan“ou la “fan base” soient prononcés dans chaque réunion de consultant en marketing muscial, KISS a innové en développant une street team, la KISSarmy. Une communauté de fans qui aura servi plus que toute campagne de pub la carrière et la notoriété du groupe.

En créant cette expérience globale autour de KISS, Gene Simmons a réussi à valoriser son groupe bien au delà de la seule musique, en témoigne les nombreux fans présents à Montreal ces jours ci pour l’apercevoir. Pourtant, il semble qu’on ne puisse pas rester visionnaire toute sa vie.

Réactionnaire à 60 ans

L’ancien modèle est le seul modèle qui marche

Cette phrase, prononcée lors de sa conférence de presse, résume bien la position de Gene Simmons sur l’évolution des usages de consommation de musique à l’heure d’Internet. Farouche opposant au téléchargement illégal, il s’est illustré par de sulfureuses déclarations ces dernières années.

En 2008, répondant à la question d’un journaliste à propos de l’éventuelle sortie d’un nouvel album de KISS, Gene Simmons a déclarait :

Elle est six pieds sous terre, et malheureusement ce sont les fans qui ont ont fait ça. Ils ont décidé de télécharger et de partager des fichiers. Il n’y a plus d’industrie du disque autour de nous donc nous allons attendre que tout le monde se mette d’accord et devienne civilisé. Dès que l’industrie du disque remontre le bout de son nez nous enregistrerons de nouveaux morceaux.

Il a également fustigé le groupe Radiohead, l’accusant de causer rien de moins que “la mort de la civilisation”en distribuant en pay what you want (prix libre) leur album “In Rainbows”.

Plus récemment, lors du MipCom 2010, salon international du contenu audiovisuel qui se déroulait à Cannes, il a confirmé:

Faites en sorte que votre marque soit protégée. Soyez certains qu’il n’y a itaucune incursion. Soyez litigieux. Poursuivez tout le monde. Prenez leur maison, leur voiture. Ne laissez personne franchir la ligne.

Il a aussi reproché à l’industrie du disque de ne pas avoir “eu les couilles de poursuivre chaque adolescent qui a téléchargé de la musique“.

Réaction immédiate du groupe anonymous sur 4chan, de nombreuses attaques DDoS (plusieurs dizaines de milliers de connexions simultanées sur un site Internet) ont bloqué l’accès à son site personnel et à celui de son label, Simmons Record. Le FBI a d’ailleurs ouvert une enquête à ce sujet début novembre

La classe, c'est dans les détails...

C’est bien le même personnage que nous avons eu l’occasion de découvrir à Montréal.

Il n’a eu de cesse de faire l’apologie du dépôt de marque (trademark), encourageant à déposer le moindre nom, geste ou concept. Pour lui, c’est une aberration qu’un pays comme le Canada n’ait pas déposé son drapeau en tant que marque, se privant de milliards d’euros de royalties sur l’exploitation du visuel. Il a également conseillé à l’église catholique de trademarker la croix, ce qui permettrait à cette dernière d’arrêter de quémander de l’argent.

Suffisant et provocant, il a réitéré mot pour mot ses précédentes déclarations, et promis qu’il allait rétablir l’ordre au sein du chaos généré par internet, et faire emprisonner tout ceux qui partagent la musique sur internet.

Ouvre les yeux Gene !

Gene, il faut qu’on te tienne au courant : la musique est désormais libre et partageable, de fait. On peut le regretter, on peut s’en réjouir, mais une chose est sur, c’est établi désormais.

La musique est un language universel et Internet connecte aujourd’hui les hommes et les cultures. Ça y est, la rencontre s’est faite. Un melting pot magnifique est en pleine naissance, toutes les influences s’enrichissent et jamais il n’y a eu une telle profusion de musique.

Rien n’arrêtera cette révolution culturelle, et c’est tant mieux.

On peut s’accrocher à l’ancien modèle et se plaindre, mais ce serait nier les cycles économiques qui redistribuent les cartes régulièrement. Edith Piaf se plaignait de l’arrivée des vinyls et des Teppaz (platines avec haut parleur) dans les années 50, les accusant de ruiner les artistes qui vivaient de la scène, en proposant un accès facile et peu onéreux à des enregistrements. On sait aujourd’hui l’envolée spectaculaire que cette évolution technologique a permis, donnant naissance à l’industrie du disque.

Ce sera la même chose dans les années qui viennent. Certes cela bouscule tout, obligeant l’industrie à se restructurer, des métiers disparaissent, d’autres émergent.

Nous passons d’une période prospère mais éphémere où l’on vendaient à la pelle des CDs à une période où nous devons réinventer de nouvelles manières de valoriser la musique.

Une chose (une encore…) est sure: les réponses seront aussi nombreuses que les moyens d’écoute disponibles aujourd’hui. Il faudra réussir à créer une expérience autour des oeuvres musicales, développer des univers enrichis, et non plus se contenter de simples compilations de morceaux d’un artiste.

Internet et la technologie nous permettent de créer de la valeur au delà du simple fichier MP3 et de se connecter au monde entier, profitons-en Gene.

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Crédits photos CC flickr : Anirudh Koul

autres photos CC : @ownimusic

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[ENTRETIEN] Oxmo Puccino, artiste connecté http://owni.fr/2010/11/15/entretien-oxmo-puccino-artiste-connecte/ http://owni.fr/2010/11/15/entretien-oxmo-puccino-artiste-connecte/#comments Mon, 15 Nov 2010 16:28:03 +0000 Valentin Squirelo http://owni.fr/?p=27964 Oxmo Puccino est sans conteste un des artistes hip-hop les plus talentueux que compte la France. Depuis Opera Puccino, en 1998, il a marqué la scène album après album en maniant la langue française en virtuose. Nous l’avons rencontré à l’occasion de la sortie de son album live.

On nous avait prévenus. Si il y a un artiste avec qui on peut parler de nouvelles technologies, d’internet, et des mutations de l’industrie musicale, c’est bien lui.

Valeur de la musique à l’heure du web, création musicale, réseaux sociaux ou logiciel libre, rencontre avec le “Black Jacques Brel”.

“Si je suis un geek ? Complètement !”

Depuis quand as-tu perçu l’utilité d’internet pour la musique ?

Depuis 1995, le jour où je suis allé chez la mère d’un de mes amis, elle avait pour son travail un ordinateur avec une grosse boite à côté, d’où sortaient pleins de fils connectés au téléphone, et je savais que c’était cela dont on avait besoin pour aller sur internet. J’ai allumé l’ordinateur et j’ai vu le logo Netscape, et c’est là que tout a commencé ! J’ai tapé Mobb Deep sur le clavier et j’ai vu un de ses clips, de la taille d’un timbre poste. Là je me suis dit, il se passe quelque chose, je peux voir Mobb Deep à la demande !

J’ai du attendre deux ans, vers fin 97, pour avoir mon premier abonnement, en 56k. Mais à l’époque c’était pas facile, il n’y avait que très peu de sites internet et ils étaient en anglais.

Quand as-tu commencé à te servir d’internet pour propager ta musique, quand as-tu créé ton premier site internet ?

L’idée m’est venue assez vite, dès l’arrivée de Napster en 99. Le seul problème était qu’il n’y avait pas encore de demande, il a fallu que j’attende que les gens commencent à arriver vraiment sur internet. J’ai réellement créé mon premier site en 2001, pour le lancement de mon deuxième album, L’Amour est mort. Ce site était un terrain de jeu, représentant une salle de casino, avec déjà des pages et des fonctionnalités cachées, un forum, une vraie expérience autour de l’album. Il avait été réalisé par Soleil Noir.

Au delà de ton utilisation précoce d’internet, peut on dire que tu es un geek ?

Complètement. Mais c’est un mot qui a été galvaudé. Il ne suffit pas d’aimer l’iPhone pour en être un, c’est l’impression que donne ce mot aujourd’hui. Un geek pour moi, c’est quelqu’un qui est toujours au fait des dernières évolutions de l’informatique, qui est un passionné, toujours connecté, quelqu’un qui est informatisé.

Je sais que tu utilises beaucoup Twitter et Facebook. Quel est ton utilisation au quotidien des réseaux sociaux et d’internet ?

Pour moi cela permet de partager des idées et de communiquer. On peut directement accéder à moi par ce biais, mais pas me joindre. Je le mets d’ailleurs souvent sur mes bios “accessible mais injoignable”. Tu peux me donner une phrase, n’importe où dans le monde, et je la reçois. On peut même trouver une de mes adresses mails et m’envoyer des messages, directement sur mon Blackberry. C’est sûr que répondre à tout le monde est un peu délicat dans ma position, mais c’est en tout cas dans cette optique que j’utilise les réseaux sociaux, pour communiquer.
J’utilise internet avant tout pour m’informer, et non pas pour diffuser ma musique. J’ai toujours fait de la musique comme on jette des bouteilles à la mer, et ce n’est pas internet qui a changé ça. J’adore voir des morceaux prendre 4 ou 5 ans à émerger. C’est ce qui est intéressant, il y a beaucoup de choses en sommeil, et tout d’un coup, sans qu’on sache pourquoi, les gens se mettent à l’échanger. Je trouve que c’est l’une des magies du réseau.

En quoi ces nouvelles possibilités de communication apportent-elles quelque chose au sein de ta création ?

Cela ne m’apporte pas forcément d’aide au niveau de la création en elle même, mais plutôt un point de vue, un retour sur ce que j’ai créé. Comme je compte sur moi pour être inspiré, j’attends de pouvoir recueillir les fruits, ce que l’on pense de mon travail. Cela me donne une meilleure idée des gens qui me suivent, leurs goûts et quels autres artistes ils écoutent.

“La valeur marchande de l’art n’est qu’un tarif”

On entend souvent dire aujourd’hui que le concept d’album est sur la fin, lié à un support physique dépassé, et qu’on arrive dans une ère de morceaux one shot, sortis indépendamment les un des autres ou presque. Comment perçois-tu ca, et est-ce que tu prévois de sortir des morceaux de cette façon ?

J’ai toujours vu les albums en termes d’œuvre, pas en termes d’un CD avec une pochette, c’est à dire des morceaux conçus ensemble, pour être écoutés ensemble et liés autour d’une thématique, le tout avec une belle photo et sur un objet. Aujourd’hui, je vois un objet qui est prétexte à aller sur scène, à échanger. On pourrait se poser la question sous un angle commercial, de ventes, mais aujourd’hui le débat ne se situe plus là.
C’est vrai que depuis qu’internet est là on a tendance à penser en termes de singles, de morceaux coup par coup, mais je pense que c’est céder à la facilité, parce que c’est très difficile de concevoir un album. Mais d’une certaine manière, réussir un album en termes d’œuvre, c’est rendre indissociable un morceau d’un autre. Tu écoutes un morceau qui te plaît, et si tu as envie d’en avoir un dans la même saveur, le même parfum, tu ne peux que te retourner vers l’album. Chaque chanson est une couleur, un élément d’un tableau. Ça ne rime pas à grand chose d’apporter juste quelques bouts du dessin, c’est un bon prétexte pour la paresse quelque part. La valeur marchande de l’art n’est qu’un tarif, l’art n’a pas toujours rapporté de l’argent.

Créer une expérience, à l’heure où beaucoup d’artistes semblent livrer une marchandise ?

Ils se trompent tellement ! Et ça, c’est à cause de notre époque, où tout doit être mainstream, tout doit être vendu, tout doit correspondre à certains goûts, alors que ce n’est pas cela du tout.
On est à l’heure de la célébrité inutile, tu es célèbre parce que tu n’as rien fait.

On est à l’heure de la “génération zapping”, où si le morceau n’a pas accroché dans les 20 première seconde on passe au suivant. Est ce que cela influence tes créations ?

Énormément oui. C’est pour cela que je met plus de temps à concevoir mes morceaux, et que j’y attache une importance et une qualité que les autres ne donnent pas forcément. Dans cette époque du zapping, certains artistes sont tombés dans le vice de la quantité, à croire que c’est en inondant les gens que l’on va attirer leur attention. Je n’aimerai pas être un artiste qui débute aujourd’hui, car débuter signifie être maladroit, être moins performant, et la masse d’artiste aujourd’hui t’oblige à être bon tout de suite pour attirer l’attention.

Mais ça n’a rien changé dans la structure de mes morceaux, je prend juste plus de temps, et plus au sérieux, la conception de la chanson.
Dans la quantité, on t’oublie, et internet m’a fait prendre conscience de la rareté. On a l’impression que l’on peut tout mettre sur internet alors que pas du tout. Tout n’est pas sur internet, et je ne mets pas tout sur internet parce qu’il faut garder une part de mystère, une part de rareté. J’ai tweeté l’autre jour une phrase : “Les gens n’accordent pas de valeur à ce qu’ils n’achètent pas”. Il faut donc trouver la valeur d’une autre manière, quelque chose de rare a toujours de la valeur.

Comment intègres-tu les fans à ton univers, à ton aventure ?

Ils ont contribué à mon dernier album d’une certaine façon. Non pas artistiquement et directement, mais par ce que j’ai compris ce qu’ils avaient ressenti avec mes précédents morceaux,  mes anciens disques. J’avais une idée plus précise des gens qui m’écoutent. Je prends note de leurs impressions.

Comment gères-tu cette articulation entre le physique et le numérique, comment réussis-tu à recréer de la valeur en jouant sur ces deux tableaux ?

On ne joue pas, je suis entouré d’une équipe qui passe son temps à réfléchir, à trouver les solutions pour faire les choses au mieux. Nous sommes dans une période où nous testons constamment, et ce que nous faisons est l’objet de nos recherche. Ce n’est pas toujours quelque chose de calculé mais si ce que l’on teste marche nous poussons dans cette direction. Au lieu de dire à tout le monde “on est perdus, on ne vend plus de disques”, on essaie de trouver et d’avancer avec ce que l’on a en main.

Avec l’évolution des usages de consommation de la musique sur internet, la musique est devenu de fait partagée librement et gratuitement. Cependant, la question du droit d’auteur, du copyright reste entière. Comment perçois-tu cette dichotomie entre l’usage et le droit ?

C’est complexe, parce que c’est mélanger les artistes et les industriels. Si jusqu’à présent ils ont eu besoin les uns des autres pour exister, c’est aujourd’hui une question qui se pose avec un grand point d’interrogation. L’indépendance se révèle aux artistes comme une possibilité.

Les artistes et l’industrie ont toujours été en désaccord si on regarde bien l’histoire de la musique, donc quelque part c’est une redistribution des cartes. Si on entends tellement parler du piratage, du copyright, c’est que ce sont les industriels qui ont perdu, en premier lieu, pas forcément les artistes.

Nous n’avons pas encore trouvé d’équilibre, mais cela représente un retour à l’échelle humaine, à un niveau communautaire.

Les opérations de branding, une marque qui s’associe à un artiste, existent depuis longtemps, mais ces dernières années ont a vu une accélération du nombre de ces partenariats. Ces opérations sont souvent présentées comme une nouvelle source prépondérantes dans les revenus d’un artiste. Qu’en est-il dans ton cas, t’es tu déjà associé à des marques ?

Je travaille avec des marques au coup par coup, j’ai des liens affectifs avec quelques marques, mais ce n’est vraiment pas quelque chose de prépondérant pour moi. Je reste centré sur l’artistique, et après c’est au gré des opportunités et des rencontres. Cela se passe rarement avec une marque mais plutôt avec quelqu’un que je connais bien et qui travaille pour une marque. C’est pour cela que c’est plutôt à un niveau affectif. Je ne suis pas au niveau où une marque m’appelle directement.

Considères-tu qu’utiliser internet, communiquer avec ses fans par ce biais, faire du community management fait aujourd’hui partis du métier d’artiste ?

Je ne pense pas que cela fasse parti du métier de l’artiste, le métier de l’artiste est de divertir avec de la qualité, et d’être communicatif. Je fais en sorte que cela ne reste que de la communication. Je ne suis pas tout le temps en train de tweeter mon travail, je tweete plutôt des états de pensée, des mots.

“Dans l’industrie de la musique, le pouvoir passe dans d’autre mains”

Comment vois-tu l’évolution de l’industrie musicale en ces temps de mutations liées à internet ?

Je le vois comme une sorte de changement de contrôle, le pouvoir passe dans d’autres mains. Il n’y a pas si longtemps on voyait des compagnies téléphonique investir dans la musique, on peut s’attendre à tout. Je ne suis pas dans l’utopie d’un système qui serait uniquement contrôlé par les artistes, le contrôle sera repris à un moment ou un autre. Mais uniquement industriellement.

Mais musicalement, nous sommes face à une révolution. On va être témoin d’explosions fantastiques, avec ces mélanges avec le monde, l’accès à la culture de n’importe quel pays en quelques millisecondes, la manière dont on peut apprendre sur internet. La musique est un langage universel, c’est logique que cela colle parfaitement avec internet.

Au niveau de l’international, développes-tu aussi ta carrière à l’étranger ?

J’y ai pensé, mais c’est plus compliqué qu’on ne le croit, notamment à cause de la barrière de la langue. Je reste dans la direction francophone, avec l’espérance d’être traduit par mes pairs. Mais m’internationaliser n’est pas du tout évident même si je reste concentré dans l’optique de produire une musique qui s’écoute bien, et c’est déjà beaucoup.
Il y a bien sur le Québec, mon pays de cœur. J’ai vécu des choses énormes là bas, très fortes, au delà du froid bien sûr !

D’où provient aujourd’hui la majorité de tes revenus ?

De la scène en premier lieu, et ensuite des travaux externes, comme la publicité ou le cinéma. Ce n’est pas en tout cas pas de la vente de musique, c’est quelque chose que j’ai assimilé depuis longtemps. Les maquettes de mon deuxième album (L’amour est mort) se sont retrouvées sur internet un an avant la sortie, cela fait donc un bout de temps que j’ai compris que mes revenus ne se situaient pas là. Je pourrais écrire un bouquin sur les déboires liés à internet !

A ce sujet, quand est-ce que vous me posez la question sur Hadopi ??

On n’avait pas forcément prévu de te poser la question, tu y a déjà répondu récemment dans plusieurs interviews, mais puisque tu en parles, c’est avec grand plaisir que nous t’écoutons à ce sujet!

Il y a quelque chose que je n’avait pas dit lors des précédentes interviews, je me suis rendu compte que parler d’Hadopi c’est nul. Aujourd’hui l’Hadopi n’est plus d’actualité du tout, avec des sites comme Megaupload, Rapidshare ou même Deezer. C’est déjà décalé technologiquement, ca y est c’est fini ! On me parle de lutter contre les torrents, le P2P aujourd’hui, je suis mort de rire, les gens sont déjà passé à autre chose pour télécharger et écouter de la musique.

“Et vous, Mac ou PC ?”

PC, toi aussi ?

Ben oui, quand même. Mac ça plante, ça plante dur ! Et tu es sous Linux ou Windows ?

Windows en dual boot avec Linux, netbook sous linux, et Android pour le téléphone.

Ah ça c’est bien, tape moi dans la main.
Tu vois l’iPhone, c’est séduisant, mais tu es super limité. C’est cher payé pour les gens qui n’ont pas envie de s’embêter, de bidouiller un peu.

Et toi, tu es sous Linux ?

Oui, ca fait six ans que je suis sous Linux. En ce moment je suis Ubuntu Maverick, la dernière version. C’est plus simple, c’est la version développée la plus régulièrement, mais je les teste toutes. J’ai aussi installé sur un de mes ordinateurs, en dual boot, Ubuntu Studio. C’est un système libre, gratuit, pour faire de la musique. Quand tu sais que Pro Tools vaut plusieurs centaines d’euros, Linux te fournit la même chose mais gratuitement.
Il y a aussi l’aspect communautaire, dès que tu as un problème, tu pose la question sur les forums et on te répond dans les deux minutes.

Voilà un bel exemple de la communication qu’apporte internet, non ?

Pas tant que ca. Pour moi, cela revient quand même à des placebos de communication. Ils ont rendus encore plus important le contact physique. On est là à communiquer à distance, c’est une bonne chose, mais tôt ou tard il faut en arriver au contact physique, qui est l’aboutissement normal de cette prise de contact à travers internet. Ce que je vois, c’est que beaucoup de gens utilisent internet pour tout ce qu’ils ne peuvent pas faire dans la vie, donc c’est plus pour moi un révélateur de certains maux qu’un vrai outil de communication. Un outil, il faut savoir l’utiliser, et les gens ne se rendent parfois pas compte de ce qu’ils font. Les gens s’étonnent de certaines dérives, mais ce n’est pas du tout nouveau quand tu connais bien l’outil.

Mais revenons sur Linux. Tu vois l’interface, elle a 5 années d’avance. Mac Os et Windows, tout ce qu’ils font ce n’est qu’une copie de Linux. Mac Os ce n’est qu’un système Linux sur mesure pour les ordinateurs produits par Apple qu’ils vendent à un certain prix. Mais si toutes les marques développent un système basé sous Linux, adapté uniquement à leur ordinateur, cela va devenir complètement dingue ! Apple a compris que les gens pouvaient se satisfaire de la simplicité.

Un univers standardisé, où tout semble facile…

Moins tu comprends les choses aujourd’hui, plus tu es contrôlable. J’ai quitté Windows parce qu’il y avait trop de choses que je ne comprenais pas, je trouvais ça louche. Les bases de registres, tout ce qui t’est caché, ce n’est pas clair !

Tu parles souvent de ça avec ton entourage artistique ?

Ben non justement, je ne peux pas avoir ce genre de discussions. Quand j’arrive avec ce genre de discussion je passe pour un fou. Je n’en discute qu’avec des gens qui sont dans l’informatique.

Une petite question en plus : et l’iPad dans tout ça ?

Je ne suis pas pro Apple, parce que je suis contre les systèmes fermés. Pour moi Apple, c’est une marque qui profite d’une défaillance de la curiosité. Parce qu’avec un peu de curiosité, tu peux te faire un mac.

Et du temps !

Et du temps, mais aussi avec moins d’argent. C’est sur qu’Apple c’est un truc qui se tient très bien, ils ont créé un univers, de beaux design, un concept, une sorte de secte même. Quelque part, je trouve ça très fort d’avoir réussi à créer ça, mais je n’y adhère pas du tout.
Et l’iPad pour moi, c’est un pas de travers. C’est beau, mais c’est complètement inutile

Je fais très attention à ce qui peut prendre le pas sur l’imagination. Autant il y a eu des artistes qui ont pris leur envol grâce à l’outil informatique, autant l’informatique, et l’internet ont pris le pas sur l’imagination de beaucoup.

Les gens confondent ce qu’ils ont vu et ce qu’ils créent. Cela se ressent chez beaucoup de jeunes artistes qui arrivent, qui sont un peu maladroits, et qui ne sonnent pas vraiment mais qui rappellent toujours quelque chose.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cette interview a été réalisée par Lara Beswick et Valentin Squirelo

Crédits photos : Droits réservés David Frasson (live) / Hugues Anhes (portrait)

L’album live Minutes Magiques enregistré à la Cigale est disponible depuis aujourd’hui.

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