Warlogs: Julian Assange s’explique

Suite aux révélations de Wikileaks, son fondateur Julian Assange donnait une conférence de presse à Londres. L'éditrice Londonienne d'OWNI y était, compte-rendu.

Julian Assange, fondateur et figure emblématique de Wikileaks donnait ce midi à Londres une conférence de presse afin de s’expliquer sur les récentes révélations mises au jour par son organisation. Notre éditrice à Londres, Federica Cocco, était présente à cette conférence de presse.

Julian Assange est apparu très calme, malgré l’enjeu et le grand nombre de journalistes et de caméras de télévision présents. De manière assez originale, il a commencé par les questions des journalistes, remettant à plus tard sa présentation, qu’il était en train d’achever.

Il a admis un peu à contre-coeur que les données divulguées par Wikileaks contenaient des preuves de “crime de guerre” perpétrés par les forces de la coalition.

Il a également confirmé avoir conclu un accord avec les trois médias qui ont diffusé l’information – le New-York Times, le Guardian et Der Spiegel – depuis plusieurs semaines. Accords qui les obligeaient à ne pas divulguer les informations avant ce dimanche. Et qui leur a permis, dans le cas du Guardian et du New-York Times, de mener un large travail d’investigation, de vérification et de journalisme de données.

Le fondateur de Wikileaks a confirmé que lui et son équipe n’avaient pas communiqué toutes les données en leur possession (cf.) et que les documents d’ors et déjà divulgués ne représentaient que la partie émergée de l’iceberg. Il a annoncé que lui et ses collaborateurs allaient passer en revue les nombreux documents restants et surtout vérifier qu’ils ne posaient pas problème en termes de sécurité.

Ainsi, à ceux qui lui reprochent de mettre en danger les troupes américaines, Assange répond que ces dernières ne donnent aucune information sur les mouvements et les localisations des troupes et ne sont pas suffisamment récentes pour constituer une menace immédiate.

Julian Assange est un homme sous surveillance. Le dernier coup d’éclat de Wikileaks n’arrange rien à son affaire : il a expliqué que le gouvernement américain s’était rapproché des autorités australiennes afin d’accroître leur surveillance sur sa personne.

Il a également abordé le cas de Manning, ce soldat qui comparaît devant un tribunal militaire pour avoir été une des sources de Wikileaks. Assange a expliqué avoir levé l’équivalent de 1 million de livres sterling pour couvrir ses frais judiciaires. Parallèlement, il a reconnu l’augmentation du nombre d’informateurs ayant des documents à divulguer, augmentation qui va de pair avec le succès de l’organisation.

Malgré les questions insistantes et déstabilisantes des journalistes, il est apparu très sûr de lui et solide, laissant entrevoir un homme rôdé aux médias et à la communication.

Il a par ailleurs relativisé la portée des informations divulguées, et rappelé que ces dernières étaient classées “secret” et non pas “top secret”. “Les gens en Irak, les gens en Afghanistan, ils n’ont pas besoin de vidéos. Ils voient ça tous les jours !

Federica Cocco / Martin Untersinger

__

Retrouvez la vidéo de la conférence de presse à cette adresse.

Un transcript de l’intervention d’Assange est disponible ici.

Crédit Photo CC Flickr : Newmediadaysdk.

Télécharger l’affiche de Elliot Lepers

Laisser un commentaire

Derniers articles publiés