Que vont devenir les livres?

Le 26 avril 2011

L'ex-rédacteur en chef de Wired, Kevin Kelly, imagine le futur du livre numérique, plus lisible, plus manipulable, plus social et participatif.

Kevin Kelly [en] n’est pas le premier venu quand il s’agit de parler de cultures digitales. Ex rédacteur en chef de Wired, il vient de publier sur son blog “What books will become” (repris sur OWNI.eu), un essai passionnant sur les avenirs possibles du livre. Nous vous laissons découvrir l’intégralité de ce billet grâce à la traduction d’Hubert Guillaud.

Un livre est une histoire autonome, un argument, ou un corps de connaissances qui prend plus d’une heure à lire. Un livre est complet dans le sens où il contient son propre commencement, milieu et une fin.

Dans le passé, un livre a été défini comme toute chose imprimée entre deux couvertures. Une liste de numéros de téléphone a été appelée un livre, même si elle n’avait pas de logique de début, de milieu ou de fin. Un tas de pages vierges lié par le dos a été appelé un carnet de croquis. Il était complètement vide, mais il avait deux couvertures, et a donc été appelé un livre.

La structure conceptuelle du livre reste

Aujourd’hui, le papier des pages d’un livre disparaît. Ce qui reste à leur place est la structure conceptuelle d’un livre – un bouquet de texte uni par un thème en une expérience qui prend un certain temps.

Alors que la coquille traditionnelle du livre est en train de disparaître, il est important de se demander si son organisation est simplement un fossile. Est-ce que le conteneur intangible d’un livre offre de quelconques avantages sur les nombreuses autres formes de textes disponibles désormais ?

On peut passer des heures à lire des histoires bien écrites, des rapports, à méditer sur le web et ne rencontrer jamais quoi que ce soit de livresque. On obtient des fragments, des discussions, des aperçus. Et c’est la grande séduction du web : proposer des pièces diverses vaguement jointes.

Pourtant, il y a des livres sur le web. Beaucoup. J’ai publié un des premiers livres qui a été disponible sur le web en 1994. Mais parce qu’on ne passe aucune frontière pour atteindre ces pages, la matière livresque tend à se dissoudre dans un enchevêtrement indifférencié de mots. Sans confinement, l’attention d’un lecteur tend à s’écouler vers l’extérieur, vagabondant en dehors du récit ou de l’argument central. La vitesse de déplacement de l’attention crée une force centrifuge qui fait tournoyer les lecteurs loin des pages du livre.

Un dispositif de lecture séparée semble aider. C’est pourquoi jusqu’ici, nous avons des tablettes, des Pad et autres équipements de poches. L’appareil de poche est le plus surprenant. Les experts ont longtemps affirmé que personne ne voudrait lire un livre sur un petit écran lumineux de quelques pouces de large, mais ils avaient tort. Et de loin. Beaucoup de gens lisent avec facilité des livres sur les écrans de leurs smartphones. En fait, nous ne savons pas encore très bien comment les petits écrans de lecture de livres peuvent si bien convenir. Il existe une expérimentation de lecture qui utilise un écran qui n’affiche qu’un mot de large. Votre œil reste immobile, fixé sur un mot, qui se remplace par le mot suivant dans le texte, puis celui d’après, etc. Ainsi, vos yeux lisent une séquence de mots qui s’affichent les uns derrière les autres plutôt que côte à côte. L’écran n’a pas besoin d’être très grand.

D’autres nouveaux écrans façonnent une maison pour les livres. L’encre électronique réfléchissante renverse actuellement le vieux monde de l’édition. Cette technologie ressemble à une feuille de papier blanc réfléchissant la lumière ambiante autour de lui, couvert de texte sombre qui peut changer. Pour l’œil moyen, le texte sur ce “papier spécial” (en fait une feuille de plastique) se présente comme une encre traditionnelle forte et lisible sur du papier. La première génération de cette encre électronique en noir et blanc a fait du Kindle un succès de vente.

Dans cette démonstration de l’encre électronique, le “livre” est une tablette, une planche qui affiche une seule page. La page unique est “tournée” en cliquant sur un bouton de la planche, de sorte que l’on dissout la page précédente dans la page suivante. Une caractéristique clé du livre électronique sur papier électronique est que la taille de la police peut être réglée individuellement. Vous voulez une police plus grande ? Il suffit de l’appeler et votre livre entier se réajuste à la forme désirée.

La tablette n’est pas (forcement) l’avenir du livre

Une page d’encre électronique peut avoir la taille d’un livre de poche ou être plus grande. Le Kindle existe en deux tailles. Quand le programme s’installe, les livres électroniques sont livrés avec une recommandation : “Ce livre est optimisé pour une taille de X pouces”. Votre livre électronique favori peut-être recouvert d’un cuir usé et bien doux. (…)

Mais il n’y a aucune raison qu’un livre électronique soit une tablette. Demain, le papier à encre électronique sera fabriqué en feuilles souples bon marché. Une centaine de feuilles peuvent être liées en un faisceau, maintenu par un dos et enveloppé de deux belles couvertures. Ce livre électronique ressemble beaucoup à un livre à l’ancienne. On peut physiquement tourner ses pages, naviguer dedans en 3D, et revenir là où on en était juste en le sélectionnant. Pour changer de livre, il suffit de toucher son dos. Maintenant, les mêmes pages montrent un ouvrage différent. Utiliser un livre d’images 3D est si sensuel qu’il pourrait désormais valoir le coup d’en acheter un avec des feuilles plus minces, plus satinées…

Personnellement, j’aime les grandes pages. Je veux un lecteur de livre électronique qui se déroule, comme un origami, taillé dans une feuille au moins aussi grande qu’un journal d’aujourd’hui. Peut-être avec autant de pages. Cela ne me gêne pas de prendre quelques minutes pour le replier et le mettre dans ma poche quand j’ai terminé. J’apprécie de pouvoir regarder plusieurs colonnes de texte et sauter entre les gros titres sur un plan. Le Media Lab du MIT et d’autres laboratoires de recherche expérimentent des prototypes de livres projetés par des lasers à partir d’un appareil de poche sur une surface plane à proximité. L’écran, ou la page, est tout ce qui est à portée de main.

Le livre dont vous êtes vraiment le héros

Dans le même temps, un écran qu’on peut regarder peut aussi nous regarder. Les petits yeux intégrés dans la tablette, l’appareil photo qui vous fait face, peuvent lire votre visage. Des prototypes de logiciels de suivi de visages savent déjà reconnaître votre humeur, si vous êtes attentif, et surtout savoir ce qui attire votre attention à l’écran. Il peut savoir si un passage vous semble confus, s’il vous rend heureux ou s’il vous ennuie. Cela signifie que le texte pourrait s’adapter à la façon dont il est perçu. Peut-être qu’il se développera plus en détail, ou se rétractera selon votre vitesse de lecture, adaptera le vocabulaire à votre niveau, ou réagira de mille manières possibles. Il existe de nombreuses expérimentations qui jouent d’un texte qui s’adapte. Le livre peut vous proposer des résumés des différents personnages et de l’intrigue en fonction de ce que vous avez déjà lu…

Une telle souplesse rappelle le tant attendu, mais jamais réalisé, rêve d’histoires qui bifurquent. Les livres qui ont de multiples fins ou les scénarios alternatifs. Les précédentes tentatives d’hyper-littérature hyper ont rencontré un échec lamentable parmi les lecteurs. Les lecteurs ne semblaient pas intéressés pour décider de l’intrigue, ils voulaient que l’auteur décide. Mais ces dernières années des histoires complexes avec des voies alternatives ont rencontré énormément de succès dans le domaine du jeu vidéo (et en passant, il y a beaucoup de phases de lecture dans de nombreux jeux.) Certaines des techniques pionnières dans l’apprivoisement de la complexité des histoires axées sur l’utilisateur dans les jeux pourraient migrer vers les livres.

En particulier les livres avec des images en mouvement. Nous n’avons pas encore de mots pour ces objets. Nous appelons les livres avec beaucoup d’images fixes des livres d’images ou des beaux livres ou des livres d’art. Mais il n’y a aucune raison que les images dans les livres numériques demeurent statiques. Et aucune raison non plus qu’on pense pour autant qu’ils deviennent des films. Sur un écran, on peut marier texte et images vives, l’un informant l’autre. Que ce soit du texte à l’intérieur des images animées aussi bien que des images à l’intérieur du texte. Quelques schémas interactifs produits par le New York Times et le Washington Post se sont déjà approchés de ce mariage des mots et du mouvement.

Cet hybride de films et de livres nécessitera un ensemble d’outils que nous n’avons pas à notre disposition pour le moment. À l’heure actuelle, il est difficile de feuilleter des images en mouvement, ou d’analyser un film, ou d’annoter une image dans un film. Idéalement, nous aimerions manipuler des images cinétiques avec la même facilité et la même puissance que nous manipulons du texte – en l’indexant, le référençant, le coupant, le collant, le résumant, le citant, le liant et en paraphrasant son contenu. A mesure que nous acquérons ces outils (et ces compétences), nous allons créer une classe de livres très visuels, idéal pour la formation et l’éducation, que nous pourrons étudier, rembobiner et étudier à nouveau. Ils seront des livres que nous pourrons regarder ou une télévision que nous pourrons lire.

Quand le livre sera libéré, il sera plus facilement manipulable

Quand une table peut servir d’écran pour un livre et qu’un livre peut-être quelque chose que nous regardons, nous devons revenir à la question de ce qu’est un livre. Et de ce qui lui arrive quand il devient d’origine numérique.

L’effet immédiat des livres d’origine numérique est qu’ils peuvent circuler sur n’importe quel écran, n’importe quand. Un livre apparaît quand il est convoqué. Le besoin d’acheter ou de stocker un livre avant de lire s’en est allé. Un livre est moins un objet et plus un flot qui s’écoule sous vos yeux.

Les gardiens actuels des livres électroniques – Amazon, Google et les éditeurs – ont décidé de paralyser la liquidité des livres électroniques en empêchant les lecteurs d’un texte de le copier-coller facilement, de copier une grande partie d’un livre ou d’empêcher la manipulation sérieuse d’un texte. Mais à terme, les textes des livres électroniques seront libérés et la vraie nature des livres s’épanouira. Nous verrons que les livres n’ont jamais vraiment voulu être des annuaires téléphoniques ou des catalogues de matériel ou des listes gargantuesques. Ce sont des emplois que les sites remplissent de manière bien meilleure – notamment pour la mise à jour ou la recherche – et des tâches pour lesquelles le papier n’est pas adapté. Ce que les livres ont toujours voulu, c’est d’être annotés, marqués, soulignés, écornés, résumés, croisés, hyperliés, partagés, et discutés. Devenir numérique leur permet de faire tout cela et bien plus.

Nous pouvons avoir un aperçu de cette nouvelle liberté avec le dernier Kindle. Alors que je lis un livre, je peux (avec quelques difficultés encore) mettre en évidence un passage dont je tiens à me rappeler. Je peux extraire les faits saillants et relire ma sélection d’éléments les plus importants ou mémorables. Plus important encore, avec mon autorisation, mes surlignements peuvent être partagés avec d’autres lecteurs, et je peux lire les leurs. On peut même filtrer les plus populaires mis en lumière par tous les lecteurs, et de cette manière commencer à lire un livre d’une manière nouvelle. Je peux aussi lire les surlignements d’un ami, un érudit ou un critique. Cela donne une audience plus large aux précieuses marges, à la lecture attentive d’un autre auteur du livre, une aubaine qui était auparavant uniquement réservée aux collectionneurs de livres.

L’hyperliage dense des livres ferait de tout livre un évènement en réseau

Nous pouvons partager non seulement les titres des livres que nous lisons, mais nos réactions et les notes que nous avons prises à mesure que nous les lisons. Aujourd’hui, nous pouvons surligner un passage. Demain, nous serons en mesure de relier les passages. Nous pourrons ajouter un lien entre une phrase du livre que nous lisons et une phrase contrastée d’un autre livre que nous avons lu, nous pourrons ajouter un lien entre un mot dans un passage et un obscur dictionnaire, entre une scène dans un livre et une scène similaire dans un film (toutes ces astuces nécessitent des outils pour trouver des passages pertinents). Nous pourrons nous abonner au flux d’annotation de quelqu’un que nous respectons, et nous n’obtiendrons pas seulement leur liste de lecture, mais également leurs notes, leurs surlignements, leurs questions, leurs réflexions…

Ce type de discussions sous forme de club de lecteurs intelligents, comme il arrive désormais sur GoodReads, pourrait suivre le livre lui-même et devenir plus profondément ancré dans le livre au moyen d’hyperliens. A l’avenir quand une personne citera un passage particulier, un lien bidirectionnel pourra relier le commentaire au passage et le passage au commentaire. Même un ouvrage mineur pourrait ainsi accumuler un ensemble de commentaires critiques étroitement liés au texte.

L’hyperliage dense des livres ferait de tout livre un évènement en réseau. Pour le moment, le meilleur que peut faire un livre est de lier le titre d’un autre livre. Si un autre travail est mentionné en passant ou dans sa bibliographie, un livre électronique peut activement lier le livre en entier. Mais il vaudrait mieux lier vers un passage spécifique dans un autre travail, une prouesse technique qui n’est pas encore possible. Mais quand nous saurons lier profondément les documents au niveau de résolution d’une phrase, et avec des liens qui vont dans les deux sens, alors nous aurons construit des livres en réseaux (ce qui était, en passant, la vision originale de Ted Nelson quand il évoquait le “docuverse”).

Wikipedia, l’exemple du livre numérique participatif

Vous pouvez avoir une idée de ce que cela pourrait être en visitant Wikipedia. Pensez à Wikipedia comme un très grand livre – une encyclopédie unique – ce qu’elle est bien sûr. La plupart de ses 27 millions de pages sont bourrés de mots soulignés en bleu, indiquant des hyperliens se reliant à des concepts ailleurs dans l’encyclopédie. Wikipedia est le premier livre en réseau. Quand tous les livres deviendront entièrement numériques, chacun d’entre eux accumulera l’équivalent de ces passages soulignés de bleus, chaque référence littéraire sera mise en réseau dans le livre et dans tous les autres livres. Cet hyperliage profond et riche va tisser tous les livres en réseaux en un grand métalivre : la bibliothèque universelle. Au cours du prochain siècle, les savants et les amateurs, aidés par des algorithmes de calcul, vont tricoter ensemble les livres du monde en une seule littérature en réseau. Un lecteur sera capable de générer le graphe social d’une idée ou la chronologie d’un concept ou la carte d’influence d’une idée dans une bibliothèque… Nous en viendrons à comprendre que nul travail, nulle idée ne s’impose seule, mais que toutes les choses, bonnes, vraies et belles sont en réseaux, composent des écosystèmes pièces interreliées, d’entités liées et de travaux similaires.

Wikipedia est un livre qui n’est pas seulement lu socialement, mais également socialement écrit. On ignore encore combien de livres seront écrits collectivement. Il semble évident que de nombreux ouvrages scientifiques et techniques seront construits grâce à la collaboration décentralisée en raison de la nature profondément collaborative de la science. Mais le noyau central de la plupart des livres continuera probablement à être l’auteur isolé. Toutefois, les références auxiliaires en réseau, discussions, critiques, bibliographies et liens hypertextes entourant le livre seront probablement le fruit d’une collaboration. Les livres sans ce réseau se sentiront nus.

La bibliothèque complète universelle (tous les livres dans toutes les langues) sera bientôt disponible sur n’importe quel écran. Il y aura plusieurs façons d’accéder à un livre, mais pour la plupart des gens la plupart du temps, un livre particulier sera essentiellement libre (vous aurez à payer une redevance mensuelle pour “tout ce que vous pouvez lire”). L’accès sera facile, mais trouver un livre, ou obtenir de l’attention pour un livre sera difficile… d’où l’importance de l’accroissement du réseau de l’ouvrage, car c’est le réseau qui apportera les lecteurs.

“des flux de mots plutôt que des monuments”

Une bizarrerie des livres en réseau, c’est qu’ils ne sont jamais terminés, ou plutôt qu’ils deviennent des flux de mots plutôt que des monuments. Wikipedia est un flux de modifications, comme quelqu’un qui essaye d’en faire une citation le réalise. Les livres aussi sont en train de devenir des flux, des premières versions de l’ouvrage sont écrites en ligne, les versions antérieures publiées, les corrections apportées, les mises à jour ajoutées, les versions révisées approuvées en ligne. Un livre est en réseau dans le temps ainsi que dans l’espace.

Mais à quoi bon appeler ces choses des livres ? Un livre en réseau, par définition, n’a pas de centre ni de bords. Est-ce que l’unité de la bibliothèque universelle pourrait être la phrase ou le paragraphe, l’article ou le chapitre au lieu du livre ? Peut-être. Mais il y a un pouvoir dans la forme longue. Une histoire autonome, un récit unifié, un argument clos qui a une attraction étrange pour nous. Il y a une résonance naturelle qui attire un réseau autour de lui. Nous allons découper les livres en bits constitutifs et tricoter ces pièces dans le web, mais l’organisation de niveau supérieur de l’ouvrage va continuer à focaliser l’attention. Un livre est une unité d’attention. Un fait est intéressant, une idée est importante, mais seulement une histoire, un bon argument, un récit bien conçu sont étonnants et ne s’oublient jamais. Comme le disait Muriel Rukeyser (poète américaine) [en]: “L’univers est fait d’histoires, pas d’atomes.”

Pour le moment, nous sommes dans une course pour trouver le bon conteneur des livres numériques. Libérés de leur coquille de papier, ils semblent avoir besoin de plus que de l’immensité ouverte du web. Ils aiment la compacité virale d’un PDF, mais pas son apparence rigide. L’iPad est sensuel et intime (comme le contenu des livres), mais actuellement lourd dans la main. Le Kindle a l’avantage de concentrer l’attention comme les livres l’aiment. Ces deux derniers conteneurs électrisent le public pour leur commodité et la qualité de leur interface. Les livres peuvent apparaître sur n’importe quel écran, et peuvent être lus partout où il est possible de les lire, mais je pense qu’ils se tourneront naturellement vers des formes qui optimiseront la lecture.

Dans le long terme (disons les prochains 10-20 ans), nous ne paierons plus pour des livres à l’unité, pas plus que nous ne paierons pour des chansons individuelles ou des films. Tout sera diffusé dans les services sur abonnement payant, vous pourrez juste “emprunter” ce que vous voulez. Voilà que devrait désamorcer l’angoisse actuelle de produire un conteneur pour les livres électroniques. Les livres électroniques ne seront pas possédés. Ils seront accessibles. Le véritable défi à venir est de trouver un dispositif d’affichage qui permettra l’attention dont les livres ont besoin. Une invention qui vous encourage à aller au paragraphe suivant avant la prochaine distraction. Je suppose que cela résultera d’une combinaison de logiciels incitatifs, d’interfaces lecteurs évoluées et de matériel optimisé pour la lecture. Et de livres écrits avec ces appareils à l’esprit.

Kevin Kelly
Traduction Hubert Guillaud

Photo Credits: Flickr CC doordoordoor, Remi Mathis, Phil Bradley, michaelrighi

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